L’association des étudiants africains de la Sorbonne (Adeas), la grande université parisienne, organisait samedi 22 avril une conférence sur les féminismes en Afrique. L’occasion d’évoquer les violences faites aux femmes.
Y a-t-il une approche différentes approches du féminisme suivant que l’on vive en Europe ou en Afrique ?
Pour Fatou Kiné Diouf, l’une des organisatrices de la conférence, l’objectif est d’amener un débat sur les luttes féministes propres au continent africain. « L’année dernière, quand on avait fait une conférence sur l’afro-féminisme, ce qui était ressorti à la fin c’était : alors, et l’Afrique ? Parce qu’on parle de femmes noires et de leurs luttes dans l’afro-féminisme, mais ce sont des problématiques qui sont vraiment liées au fait qu’elles vivent en Europe, aux Etats-Unis. Et du coup, l’idée c’est de centrer sur les problématiques et les luttes des femmes en Afrique », explique-t-elle.
Beaucoup d’enjeux sont abordés, de la place des femmes en politique africaine aux mutilations génitales et autres formes de violences, sans oublier les discriminations subies par les homosexuelles.
C’est d’ailleurs sur cette question que milite Sabreen Al’Rassace, l’une des intervenantes. « En ce qui concerne les femmes, on a une oppression légale déjà. Et quand elle n’est pas légale, c’est une oppression sociale, souligne-t-elle. En ce sens que les femmes par exemple lesbiennes qui sont assumées ou avérées, ou supposées même, vont subir des viols correctifs, des viols collectifs, des viols à répétition. Elles vont être détenues, elles vont être obligées de se marier, donc elles auront une grossesse forcée après un mariage forcé. »
Les étudiants africains de la Sorbonne organisent régulièrement des événements dans l’esprit de cette conférence. Le prochain aura lieu en juin. Il s’agit du prix Césaire, un concours de poésie portant sur la négritude.
Source: RFI