Une adolescente de 14 ans devait être mise en examen jeudi à Béthune (Pas-de-Calais) pour avoir tenté de tuer son bébé qu’elle avait abandonné à la naissance le 10 juillet dans un conteneur à verre à Rouvroy (Pas-de-Calais), a-t-on annoncé de source judiciaire.
Elle a été présentée jeudi matin à un juge d’instruction et devait être mise en examen pour tentative d’homicide, a déclaré le procureur de la République de Béthune Philippe Peyroux, lors d’une conférence de presse à Arras (Pas-de-Calais).
L’adolescente avait soigneusement dissimulé sa grossesse à son entourage, a précisé le magistrat qui a requis un mandat de dépôt à son encontre. L’enquête a établi qu’elle avait consulté internet pour savoir comment préparer l’accouchement et couper le cordon ombilical, a-t-il expliqué.
« Je n’exclus pas qu’il y ait eu préméditation, ce serait donc une tentative d’assassinat », a-t-il dit.
La jeune fille avait accouché dans les toilettes du cimetière de Rouvroy (Pas-de-Calais), avant de déposer le bébé dans un conteneur à verre à 200 mètres de là.
« Elle aurait très bien pu abandonner l’enfant dans une poubelle du cimetière et on l’aurait retrouvé rapidement », a indiqué M. Peyroux. « Elle a choisi un conteneur enterré. Dans son malheur, le bébé a eu une bonne étoile : on l’a retrouvé vivant quelques heures seulement après l’accouchement ».
L’adolescente, placée en garde à vue mardi, a été identifiée grâce à « une enquête minutieuse qui allie à la fois les vieilles techniques d’investigation de la police et les toutes dernières technologies, notamment les expertises scientifiques », a expliqué le directeur départemental de la sécurité publique du Pas-de-Calais, Thierry Alonso.
Les analyses d’ADN réalisées grâce à une tache de sang découverte dans les toilettes du cimetière ont permis d’établir avec certitude l’identité de la mère de l’enfant, selon la même source qui a précisé que l’ADN de la jeune fille avait également été découvert sur le conteneur à verre.
L’adolescente, « tout à fait normale », a reconnu les faits, selon le procureur : « elle est intelligente, bonne élève, entourée par sa famille ». « Sur ses motivations, nous laisserons parler les psychiatres et les psychologues ».
Le procureur a indiqué que le père de l’enfant reste à identifier. Il a évoqué un possible viol ajoutant toutefois que l’adolescente avait continué « d’échanger des textos avec son présumé violeur ».
Le bébé, une petite fille, prénommée Emma, découverte en hypothermie et avec des coupures dues aux bouts de verre, avait été hospitalisée.
© 2014 AFP