Le média révèle qu’«au 31 décembre 2015, le volume du stock d’or détenu officiellement par la BCEAO est de 1 174 234,76 onces, soit environ 36,5 tonnes. Avec un cours de l’once d’or à 664 330 de FCFA, la contrevaleur de ces actifs est de 780 milliards de FCFA. Seuls 10% des avoirs en or de la BCEAO sont détenus sur le territoire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’essentiel (90%) est en dépôt dans les coffres de la Banque de France pour une valeur estimée à 700 milliards de FCFA à fin décembre 2015».
Sur les raisons de la détention de cet important stock d’or, le site reprend les propos du directeur général honoraire de la Banque de France, Didier Bruneel, qui explique : «Comme pour beaucoup d’autres pays, cela tient à la survivance d’un passé. Celui où se pratiquait l’étalon-or, où l’or était la monnaie internationale. Même si certains pays se sont débarrassés de leur or ou le vendent encore, parce qu’ils n’en voient pas l’utilité, d’autres pays cherchent à augmenter leur stock d’or ou, comme nous-mêmes, souhaitent le conserver. L’or reste, en effet, le seul moyen de paiement que tout le monde acceptera quoi qu’il arrive.»
Le média africain rappelle que «la France, apeurée et tétanisée par l’envahisseur allemand, est venue, en grande pompe et à toute pompe, confier à l’Afrique subsaharienne, à une ville modeste de l’ex-Soudan (actuel Mali), la garde de 1 100 tonnes d’or, presque la moitié de son stock d’or, et environ 10% des réserves d’or des banques centrales du monde à l’époque et, aujourd’hui, près de 10 ans la production aurifère agrégée des huit pays de l’UEMOA». Ironie du sort, ajoute le média : «76 ans après avoir hébergé et sécurisé la moitié du stock d’or de la France [soit l’équivalent de 22 ans de production d’or au Mali ou 30 fois le niveau actuel des réserves d’or des huit pays de l’UMOA réunis], cette ville malienne (…) n’abrite même pas une agence auxiliaire de la Banque centrale ! »
Leral.net explique la genèse de la France-Afrique. Le journal fait noter que «le 26 août 1944, quand le général de Gaulle descendait, fièrement et triomphalement, l’avenue des Champs-Elysées, les caves de la “Souterraine” à la Banque de France étaient désespérément vides. La France était libre mais était essorée par quatre ans de conflit meurtrier (541 000 morts dont 330 000 pertes civiles), avec des dégâts matériels et financiers estimés à plusieurs centaines de milliards de francs».
Le média raconte que «sans la disponibilité de ces 1 100 tonnes d’or, et sans l’aide inestimable des “indigènes” africains, ces valeureux et téméraires “tirailleurs sénégalais”, extrêmement “attachés à la consigne”, pour protéger et sécuriser le patrimoine aurifère du peuple français si convoité par l’Allemagne nazie», la France n’aurait jamais pu se reconstruire. Et de citer à nouveau Didier Bruneel, qui dira que «l’or rapatrié a été vital pour l’économie française. Il a été utilisé pour la reconstruction du pays et a servi à la soudure jusqu’à la mise en place, en 1948, du plan Marshall».
En conclusion, le rédacteur de l’article s’interroge : «Comment comprendre, aujourd’hui, que les dirigeants de l’UMOA puissent faire le chemin inverse, en confiant la garde de leurs réserves d’or à la France ? Sommes-nous, à notre tour, sous la menace d’une “armée d’occupation” ?»
R. Y.
Source: algeriepatriotique