Il est galant, propre, teint doré, toujours bien costumé. Il est toujours dans une voiture de luxe. Son chauffeur qui fait, aussi, office de garde du corps est toujours à ses côtés. Tel un homme et son ombre. Sa fonction, du moins, ce qu’il dit à ses victimes : conseiller à la présidence de la République.
M. K, nous allons l’appeler ainsi, est un escroc de profession. Sa spécialité: l’émission de chèques sans provision. Sa dernière victime est un agent immobilier. Le butin: 3 titres fonciers d’une valeur de 11 millions CFA.
Cette affaire qui a débuté, il y a environ deux mois, a pris fin, lundi dernier, très tôt le matin. Un jour, M. K. s’est rendu à l’agence de M. Mariko située à Niamakoro, en commune VI du district de Bamako, affirmant vouloir acheter des parcelles. A l’issue du marchandage, ils sont convenus sur trois parcelles situées à Niamana, pour la somme de 11 millions CFA. M. K a convaincu le vendeur d’accepter le paiement par chèque. « Il m’a dit que vu l’Etat du pays que c’est très risqué de se promener avec une telle somme. Comme il m’a paru être un homme honorable, j’ai pris le chèque. En plus il m’avait donné sa carte de visite », nous explique M. Mariko.
Mais, une fois le contrat signé, M. Mariko a failli tomber dans les pommes. Surtout, lorsqu’il s’est rendu à la banque et qu’on lui ait annoncé que le compte en question était vide. Une véritable chasse à l’homme s’engage donc. M. Mariko, finit par connaitre l’adresse de son arnaqueur. Du moins, une de ses adresses, puisqu’il n’a pas tardé à savoir que ce n’était pas la seule. Il y installe son camp espérant que M. K finira par y pointer le nez. Ce qui ne tardera pas. Une fois le pas de la porte franchie, M. K voit arriver sa victime, accompagnée de son chauffeur et d’un policier en uniforme. L’escroc a compris que ses carottes étaient cuites. Alors, il joue balle à terre. Il envoie son chauffeur chercher les titres fonciers. Mais ce dernier ne revient qu’avec deux des titres. M. K explique que le troisième titre se trouvait ailleurs. Il jure sur tout ce qu’il a de plus cher qu’il viendrait, lui-même, remettre le document à l’agence immobilière. Rien.
« Le sorcier oublie toujours mais les parents de la victime n’oublient jamais », dit l’adage. Ainsi M. Mariko apprend dimanche dernier, que son escroc, tombé amoureux d’une lycéenne, devrait être à la mairie pour célébrer son mariage. Après avoir repéré le lieu de noces, l’agent immobilier et sa suite y font irruption à 6 heures du matin. Embarqué dans la voiture, M. K les conduit chez un de ses complices où, l’agent immobilier a retiré son troisième et dernier titre foncier.
Mamadou Togola