Dans l’après-midi du dimanche 29 juillet, jour du premier tour du scrutin présidentiel 2018, des groupements de jeunes se sont mobilisés dans presque tous les quartiers de Bamako pour procéder à l’achat de consciences des électeurs. L’argent sale était déversé au niveau de toutes les sections de Bamako à Kayes, sans oublier les autres circonscriptions électorales des Régions Ségou, Sikasso, Gao, Mopti, Tombouctou, Koulikoro, et j’en passe. Bref, des réseaux opéraient dans tout le pays pour « acheter » la voix des citoyens au compte de…X
Si le vote est un devoir civique pour tout citoyen, cependant, il reste monnayable chez les Maliens. L’argent coulait à flots ; même à bord des SOTRAMA et autres taxis. Tous les transports collectifs bourrés de monde ralliaient les centres de vote le jour du scrutin. On vend tout au Mali maintenant même sa voix au profit d’une somme le plus souvent insignifiante. « Si nous ne faisons pas attention, nous élirons à la tête de notre État un narcotrafiquant ou un vendeur d’armes, car c’est eux qui ont le plus d’argent à distribuer », déclarait l’ancien Premier Ministre Moussa Mara. Des milliers de citoyens dans la souffrance ont préféré vendre leurs voix à modiques prix. Effectivement, après avoir décrié la gouvernance chaotique du candidat sortant, des millions de Maliens ont encore voté pour cette même personne qu’ils jugent eux-mêmes le plus mauvais des Présidents depuis l’indépendance du Mali. Dans le District de Bamako et presque partout dans les Régions, le Président IBK est venu en tête, selon les résultats provisoires. Le dimanche 29 juillet, au moment où tout le monde s’attendait à un vote contre celui qui est jugé incapable, ce sont ces mêmes électeurs qui ont oublié leurs peines et malheurs au profit des billets de Banque de 2000, 5000 et 10 000 FCFA distribués, de véritables officines d’achat de consciences à la solde du pouvoir en place. C’est ce comportement de l’électeur malien qui est à la base du mépris du pouvoir politique à leur encontre. Car, pour eux c’est seulement l’argent même sale, qui compte.
Le fouineur
Le Combat