18 août 2020-18 août 2021 : cela fait exactement un an que le président Ibrahim Boubacar Kéïta a rendu le tablier à la suite d’un coup d’État militaire. Un quarteron de colonels dirigé par Assimi Goïta a pris le pouvoir.
C’était à la suite de nombreuses manifestations nourries par le mouvement populaire qui prendra le nom de Rassemblement des Forces Patriotiques le 05 juin 2020, d’où le sigle M5-RFP, qui regroupe plusieurs associations et regroupes politiques, lesquels ont remué ciel et terre, battu le pavé afin que le président IBK démissionne. L’un des bourreaux de ce soulèvement était l’imam Mahamoud Dicko, qui était le plus influent de tous. À la suite de ces contestations, les colonels ont jailli sur le terrain pour répondre à l’appel du peuple, disaient-ils, en prenant le contrôle des affaires de l’État, de toutes les affaires, obligeant le président Ibrahim Boubacar Keïta à la démission. Chose qui a tout changé dans ce pays en un laps de temps. Pas un changement de gouvernance, mais celui d’un régime décrié par nombre de nos concitoyens, un changement soudain. Mais on aujourd’hui l’impression que rien ne bouge, le statu quo. Un an après ce coup d’État, la situation du pays reste toujours lamentable, du moins inchangé : l’insécurité qui grandit, la crise scolaire qui perdure, la corruption et le mal le plus grave de cette époque, l’impunité. Ce sont en effet les mêmes problèmes, les mêmes visages que montrent les autorités actuelles de la transition. À l’image des attaques récentes dans les villages Karou, Ouatagouna, Dirga et Déoutéguef, de la grève des enseignants par rapport à la menace qui pèse sur l’application de l’article 39 de leur statut, la corruption et l’impunité, rien de concret finalement. Le colonel Assimi Goïta et ses affidés, après deux coups d’État en neuf mois, peinent à redresser le pays. La refondation de l’État reste un vœu pieux, les perspectives ne s’annoncent pas heureuses. Plus rien ne semble rentrer dans l’ordre. La vie dans cette nation meurtrie devient de plus en plus difficile et l’insécurité prend des proportions inquiétantes.
Moriba DIAWARA
Source : LE COMBAT