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Mali : six millions pour réparer le luxueux véhicule offert par IBK ou six millions surfacturés ?

Autour de la réparation d’un véhicule luxe offert par le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui s’élèverait à plus de six millions de nos francs, l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) et le Centre national des œuvres universitaires s’accusent via les réseaux sociaux. Les internautes se demandent.

 

Entre février et août 2021, le Centre national des œuvres universitaires (Cenou) affirme avoir accompagné le bureau de coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (BC/AEEM). À faire certaines réparations sur le coûteux véhicule offert au bureau de coordination par l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), en 2017. Selon l’Aeem, ces réparations ont concerné les suspensions du véhicule, sa repeinture et le rechange des pneus.

Deux poids, deux mesures ou deux voix, deux versions

L’Association estudiantine, qui, visiblement, continue de recevoir des appuis du Cenou même après l’abrogation des protocoles qui les liaient, se dit surprise par le montant indiqué pour ces interventions sur le véhicule.

« Nous avons été surpris de voir dans la note d’information sur les Œuvres universitaires au Mali[ndlr] que le véhicule a été réparé avec un montant de 6 500 000 FCFA environ et un autre véhicule accidenté par l’AEEM pour un montant de 5 800 000 FCFA », s’étonne l’AEEM dans un communiqué en date du 22 août. Le communiqué indique que cette réparation a eu lieu en juin dernier. Et cela suite à une sollicitation du secrétaire général du Bureau de coordination, en la personne de Siriman Seydou Niaré.

Pour sa défense, le Cenou affirme que c’est une « information erronée » que l’Aeem a donnée. Il estime que celle-ci n’a autre but que de « désinformer sur [l’organe] et le discréditer par la même occasion ». Cet établissement public à caractère administratif soutient que « le montant et les images présentés [par l’Aeem] ne reflètent aucunement la réalité des réparations effectuées sur lesdits véhicules ».

Dans son communiqué rendu public, dimanche 22 août 2021, dans l’après-midi, le Cenou insiste toujours sur le montant mentionné, lequel concernerait « plusieurs réparations lourdes et importantes effectuées sur le même véhicule (3 au total depuis février 2021) ». Entre l’Aeem et le Cenou, on est en droit de se demander qui s’inscrit réellement en faux dans cette affaire.

Réactions des internautes

Beaucoup d’internautes sont confus et ne savent plus à quel saint se vouer. Sur son compte Facebook, un professeur d’université se « demande ce que l’AEEM fait avec un véhicule, deux véhicules pendant que les syndicats du supérieur vont en grève depuis des années pour juste deux bus pour la navette entre la ville et l’université de Kabala ».

La blogueuse et web-activiste Fatouma Harber, de son côté continue de s’interroger si avec les six millions, qui auraient servi à réparer le véhicule, on ne peut pas acheter un autre. Avant de conseiller : « Qu’aucune association de Maliens n’achète de véhicule de la marque de celle de l’aeem, que le CENOU dit avoir gracieusement réparé »« Cenou ne sera pas là pour mettre 6 millions en réparation pour un simple Malien », a-t-elle écrit sur son compte.

Devis

Mais, Alhassane Tiao, un conseiller juridique, sans vouloir justifier les prétendues dépenses du Cenou, rend public un devis pour la réparation de la boîte de son véhicule de la même marque que celle offerte à l’Aeem par l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Dans son court texte, Alhassane informe «  que les réparations des véhicules HYUNDAI sont très coûteuses. Les pièces ne sont pas disponibles sur le marché ». Il poursuit : « Quand on se retourne vers les maisons qui les représentent, c’est encore pire. Même si les pièces sont disponibles par-devers elles, elles trouvent le moyen de facturer les frais de fret entre autres. Au CENOU ils parlent de 3 réparations à 6 millions, une maison locale HYUNDAI m’a fait un devis de 6 Millions pour une seule réparation (boîte de vitesse). Le véhicule a pris de l’eau lors des inondations du 31 juillet ».

Alhassane termine son texte par la nécessité pour la justice de traiter cette affaire pour que vérité soit. Sahel Tribune, pour sa part, a voulu avoir des preuves auprès du coordinateur de l’AEEM, mais il a répondu ne vouloir rien dire de plus pour l’instant bien vrai qu’il explique détenir des preuves. Pour le Cenou, il s’agit d’un malentendu.

Sagaidou Bilal

 Source : Sahel Tribune

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