Des échauffourées ont éclaté entre manifestants et policiers dans le centre de Kiev faisant au moins 2 blessés ce dimanche 19 janvier. La police ukrainienne a utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau contre les manifestants. Quelque 200 000 personnes ont répondu à l’appel de l’opposition et ont investi la place de l’Indépendance pour protester contre les lois répressives votées jeudi par le Parlement. Des lois qui prévoient jusqu’à cinq ans de prison pour les manifestants.
Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
« La lutte contre le régime continue, notre détermination ne faiblit pas ». C’est en substance le message de la marche de ce dimanche pour la neuvième semaine consécutive. Et de la détermination, il en faut après que le gouvernement a fait passer, de manière très controversée, voire carnavalesque, une série de lois liberticides le 16 janvier.
Il est par exemple désormais interdit de participer à une manifestation en portant un casque, une interdiction que beaucoup ont bravée aujourd’hui, souvent avec ironie en portant masques de déguisements et casseroles.
Un défi que relève aussi Tetiana Tchornovol, journaliste au quotidien Ukrainskaïa Pravda, très engagée contre le pouvoir. Elle est sortie de l’hôpital il y a tout juste deux jours après avoir été battue et laissée pour morte le 25 décembre. C’est aujourd’hui la première fois qu’elle participe à la manifestation du dimanche. « Ce qui m’est arrivé, c’est parce que j’en savais trop. Tel que je me le rappelle, ils voulaient me tuer et non pas me faire peur ».
Pour elle, le régime ne reculera devant rien et il est hors de question de baisser les bras. Mais dans le même temps, sur la place de l’Indépendance, la foule se fait impatiente. Elle réclame des dirigeants des trois partis d’opposition politique un plan d’action clair. Mais alors que l’on dénonce un risque de dérive dictatoriale, toute perspective de renverser le régime semble bien lointaine.
rfi