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Ukraine: l’opposition poursuit son bras de fer avec le pouvoir

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La session extraordinaire au Parlement ukrainien se poursuit pour tenter de mettre fin à la crise. Hier, mardi 28 janvier, les députés ont voté l’abrogation des lois anticontestation qui avaient été récemment adoptées et qui avaient été à l’origine de la radicalisation de la contestation avec des violents affrontements de part et d’autres des barricades à Kiev et des soulèvements en région. L’annonce de la démission du Premier ministre a aussi été saluée par les manifestants, mais l’opposition poursuit son bras de fer, jugeant ces concessions insuffisantes.

Les dernières concessions du pouvoir arrivent peut-être un peu tard, en tout cas pour tous ces manifestants casqués, cagoulés, équipés de battes de baseball ou de masques à gaz, que l’on croise à chaque pas sur le place de l’Indépendance et aux alentours, en particlier devant l’entrée du stade Dynamo, où, de part et d’autres des barricades, les deux camps restent en alerte après les violents affrontements de la semaine dernière.

Les chefs de l’opposition, qui doivent compter avec la rue au risque de voir la situation leur échapper complètement, poursuivent donc les tractations avec le pouvoir, tentant d’arracher concession sur concession.

Amnistie

La prochaine étape se joue ce 29 janvier au Parlement : les députés de l’opposition espèrent faire voter une loi d’amnistie des manifestants interpellés lors des heurts avec la police.

C’est un point délicat. Hier, après plusieurs heures de discussions, les partis d’opposition n’ont pas réussi à se mettre d’accord avec le président du Parlement sur les formulations du texte de ce projet de loi d’amnistie. Les tractations se sont poursuivies ce matin. Lorsqu’il a évoqué ce sujet avec les trois leaders de l’opposition, il y a quelques jours, Viktor Ianoukovitch a assorti la promesse d’une amnistie à la condition que les bâtiments publics occupés par les manifestants soient évacués.

Or, c’est une question sensible qui divise les contestataires : si certains jugent qu’il faut faire quelques concessions, dans la mesure où le pouvoir a lâché du lest, d’autres, parmi les plus radicaux, continuent de s’en tenir à une ligne dure. Signe de ces dissensions, ce mercredi matin, des manifestants ont tenté de déloger un groupuscule qui occupe le ministère de l’Agriculture.

Objectifs inchangés

Les protestataires souhaitent aussi amorcer un retour à la Constitution d’avant 2010, qui garantirait plus de compétences au Parlement au détriment du président.

Les objectifs restent inchangés : l’organisation d’élections anticipées et la reprise des discussions en vue d’un accord d’association avec l’Union européenne. Sur le départ de Ianoukovitch, les chefs de file de la contestation politique restent prudents : « Réglons les problèmes un à un », explique Vitaly Klitschko, même si « la démission de Ianoukovitch, dit-il, serait une mesure logique ».

VU DU CANADA : La situation ukrainienne suivie à la loupe par le gouvernement

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Le Canada, dont plus d’un million d’habitants est originaire d’Ukraine, interdit l’entrée sur son territoire aux principaux dirigeants ukrainiens. Le gouvernement canadien veut ainsi protester contre la répression du régime de Kiev envers les manifestants.

Ainsi, il suit heure par heure la situation en Ukraine. Les ministres des Affaires étrangères et de l’Immigration ont tenu à condamner fermement la violence dont fait preuve le régime de Kiev envers les manifestants. Chris Alexander, le ministre de l’Immigration, a d’ailleurs participé il y a quelques jours à des manifestations au Canada en soutien à l’opposition ukrainienne. Ce lundi, il a répété le même message au Parlement canadien.

Pour l’instant, le Canada n’a pas dressé de liste précise des dirigeants ukrainiens interdits de séjour de ce côté-ci de l’Atlantique. Le gouvernement espère que ces derniers vont répondre aux demandes du peuple ukrainien en faveur de la démocratie. Les deux pays entretiennent d’étroites relations en raison notamment de la présence d’une forte minorité ukrainienne. Le 2 décembre 1991, le Canada a été d’ailleurs le premier pays occidental à reconnaître l’indépendance de l’Ukraine et de nombreux Canadiens ont pris part aux missions d’observation électorale en Ukraine depuis 10 ans.

rfi

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