Malgré la crise politique que traverse actuellement le Mali, le marché de l’UEMOA lui réitère sa confiance en levant 44 milliards FCFA. Cette crise n’a estompé en rien l’engouement des investisseurs de l’espace pour les titres publics du pays. Ce 2 juin 2012, Bamako a ainsi réussi à emprunter avec succès 44 milliards FCFA auprès de ces derniers à la suite d’une double émission d’obligations de relance (ODR) de maturité 5 ans et 7 ans sur le marché régional, adossées respectivement à des taux d’intérêts de 5,90% et 6,15%.
Recherchant initialement 40 milliards FCFA, le Mali s’est vu proposer 138,73 milliards FCFA, soit plus de 3 fois le montant mis en adjudication. Dans le détail, ce sont plus d’une dizaine d’investisseurs en provenance de 7 des 8 pays de l’UEMOA, exceptée la Guinée-Bissau, qui ont montré leur intérêt pour les ODR du pays.
Les investisseurs du Mali ont proposé au total 35,5 milliards FCFA quand ceux de la Côte d’Ivoire et du Togo ont soumissionné chacun 32,2 milliards FCFA.
Relevons que les 44 milliards FCFA ont seulement été levés via la maturité de 7 ans en dépit du fait que celle de 5 ans ait recueilli près de 51 milliards FCFA.
Au terme des adjudications, l’obligation initialement de valeur nominale 10 000 FCFA a enregistré des surcotes (hausse) de 61 FCFA et 71 FCFA pour les prix marginal et moyen pondéré. Le rendement moyen pondéré est ressorti à 6,02%.
Déjà sous la fin de mandat précipité d’IBK, le Mali vivait des périodes difficiles. Quid du début de mandat transitoire du CNSP ?
A coup d’emprunt obligataire, le Mali, sous Boubou Cissé, parvenaient à payer les salaires des fonctionnaires et assurer, bon an mal an, le fonctionnement des services publics, le CNSP, au pouvoir depuis le 18 août 2020, trouve sans doute des caisses vides de l’Etat.
Le Mali, depuis plusieurs décennies, présente un solde budgétaire qui est structurellement déficitaire (à savoir dépenses supérieures aux recettes, donc l’économie est financée par des endettements).
En réalité, nos gouvernants empruntent en nos noms, et ceux sont quelques copains du pouvoir et leur bande qui tirent profit de ces ressources, le tout en exposant ainsi la génération future à des soucis d’insolvabilité, parce que la dette doit être remboursée. On creuse le déficit qui gonfle la dette. Le hic, c’est la soutenabilité de la dette qui se posera à terme ! ».
Ainsi depuis le lundi 27 avril 2020, nos pays pouvaient émettre des bons du Trésor, dénommés «bons sociaux Covid-19». Le montant initial appelé à évoluer était fixé à 846 milliards de Fcfa, de titres publics sur le marché régional. Le but était de faciliter un décaissement rapide des fonds.
Mahamadou YATTARA
Source : INFO SEPT Avec LE COMBAT