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UE: Hollande veut un “cadre européen” pour l’opération en Centrafrique

François Hollande Bangui Centrafrique après mort deux soldats frnaçais

Au second jour de leur sommet à Bruxelles, les dirigeants européens examinaient la possibilité de donner un “cadre européen” à l’opération militaire française en Centrafrique, mais sans espoir d’un co-financement par l’UE pour le moment.

La tâche est délicate pour le président François Hollande. Car les autres chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas fait preuve d’enthousiasme jeudi lorsque la situation en Centrafrique a été brièvement évoquée. “Il ne faut pas sous-estimer le degré de distance” de la plupart des pays européens vis-à-vis de la situation en Afrique centrale, a souligné une source diplomatique française.

M. Hollande a déclaré espérer qu’une décision puisse être prise vendredi pour que l’intervention Sangaris, lancée unilatéralement par la France, soit “considérée comme une opération européenne”.

“Ce que je souhaite est qu’il y ait, politiquement, une présence de l’Europe. Qu’on ne dise pas: +la France est seule+. C’est important pour l’Europe”, a-t-il ajouté dans la nuit de jeudi à vendredi.

Pour cela, M. Hollande espère convaincre d’autres pays de s’engager davantage sur le terrain, en appui aux 1. 600 soldats français et à la force internationale africaine de la Misca.

Il a cité en exemple la Pologne, qui devrait envoyer rapidement un avion gros porteur et une cinquantaine de militaires de l’armée de l’air. Mais il a reconnu que la participation d’un seul pays européen ne suffirait pas à donner le label européen à l’opération.

Approchée par Paris pour participer à la sécurisation de l’aéroport de Bangui, où d’intenses échanges de tirs ont eu lieu jeudi soir pendant pluseiurs heures, la Belgique a répondu prudemment qu’elle examinait cette possibilité.

Plusieurs dirigeants se sont étonnés des demandes de la France. “Quand on lance une telle opération, il est important qu’on puisse se mette d’accord avant. On ne peut envoyer l’addition après”, a déclaré vendredi matin le chancelier autrichien, Werner Faymann.

Plus diplomate, l’Allemande Angela Merkel a insisté sur les conditions à réunir pour qu’une opération soit soutenue par l’UE. “Seule une mission de l’UE peut bénéficier de fonds européens”, a souligné un responsable européen, précisant qu’elle devait être pour cela approuvée par les 28 Etats membres.

C’est ce processus, qui peut prendre “de quelques semaines à quelques mois”, que M. Hollande souhaite raccourcir car, a-t-il expliqué, les Européens feront probablement face à des crises plus nombreuses dans les années à venir.

Exaspérés par Kiev

Les dirigeants devaient également évoquer la réforme du mécanisme, dit Athena, créé en 2004 pour financer une partie des coûts communs des opérations militaires européennes. Ses ressources sont actuellement limitées, de 21,5 millions d’euros pour la mission de formation de l’armée malienne en 2013 à 4,5 millions pour celle menée en Somalie.

La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, devra remettre un rapport à ce sujet au premier semestre 2014.

L’autre sujet de discussion avant la fin du sommet, à la mi-journée, est l’Ukraine, un mois jour pour jour après le camouflet infligé à l’UE par le président Viktor Ianoukovitch.

La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, a indiqué que le “nouveau” message de l’UE était que la porte restait ouverte “au peuple ukrainien mais pas nécessairement à son gouvernement”.

Le projet de déclaration que les dirigeants européens doivent adopter à la mi-journée se garde de condamner frontalement le gouvernement ukrainien.

Eclipsée par la Russie, qui a promis 15 milliards de dollars à cette ancienne république soviétique au bord de la faillite, l’Union européenne devrait se contenter d’adresser un message de soutien au peuple ukrainien, sans mettre en cause l’attitude de la Russie.

Le Premier ministre finlandais, Jyrki Katainen, a justifié cette position en soulignant que la Russie restait “un partenaire très important pour l’UE”. “J’espère que nous pourrons faire des pas en avant” pour fortifier cette relation, a-t-il ajouté.

 

Source : Jeune Afrique

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