La Tunisie fête le troisième anniversaire de sa révolution. Une commémoration dans un contexte morose : économie en berne, tensions sécuritaires. Le pays n’est toujours pas non plus doté d’institutions pérennes ni de dates pour les élections.Sur le plan politique, il s’approche toutefois d’une sortie de crise. Mais les députés n’ont pas terminé de voter article par article la Constitution tant de fois promise, et censée être adoptée à la majorité des deux tiers avant ce mardi 14 janvier. Ce délai symbolique va donc être dépassé.
Avec notre correspondante à Tunis, Camille Lafrance
En dix jours, une centaine d’articles de la Constitution ont été approuvés. Il en reste encore une quarantaine à débattre. Mais les travaux des députés se sont clos dimanche soir sur des scènes d’énervement, ce qui laisse craindre un ralentissement.
Malgré ce retard et ces tensions, les partis, très divisés, ont su trouver des consensus. Sur la place de la religion par exemple. L’Etat civil est affirmé, tout comme l’attachement à l’identité arabo-musulmane du pays et aux valeurs de l’Islam. Des consensus qui laissent toutefois planer certaines ambiguïtés.
Coût de la vie, inflation et assassinats
Le dialogue national progresse également et le gouvernement d’Ennahda devrait laisser la place à un cabinet d’indépendants dirigé par le nouveau Premier ministre, Mehdi Jomaa dans dix jours.
Mais ces avancées sont loin de passionner les Tunisiens, déçus par une classe politique divisée. Leurs préoccupations sont toutes autres, comme le coût de la vie qui grimpe avec 6% d’inflation, le chômage qui avoisine les 16%, mais aussi la sécurité, après 2 assassinats politiques en 2013 et des violences attribuées à des terroristes jihadistes.
rfi
