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Troubles des règles ou cycles : Un déséquilibre hormonal fréquent

Les troubles des règles sont des problèmes fréquemment rencontrés. Le Pr Augustin Tionkani Théra, chef du service de gynécologie au Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G,explique que c’est un problème qui intéresse plus d’une femme. Selon lui, l’organisme chez la femme en âge de procréer est réglé selon un rythme qui s’articule généralement autour de 28 jours au cours desquels se forment des follicules. Ceux-ci vont croitre vers la maturité et donner un follicule mûr qui va ovuler.

 

Il précise que cela se passe au 14èjour et que c’est ce qu’on appelle ovulation. Après l’évolution, il y a soit une fécondation de ce follicule et dans le cas contraire le follicule va dégénérer rapidement et entrainer la dégénérescence de l’endomètre qui était préalablement préparé. Cette couche de l’utérus qu’on appelle endomètre va se desquamer et être rejeté. Selon le toubib, c’est cette desquamation qui ramène les règles.

Il est important à ce niveau de déterminer que tout saignement par voie génitale ne sont pas forcément les règles. Notre spécialiste indique que pour qu’il y ait les règles, il faut qu’il y ait ces phénomènes préalablement cités pour que l’aboutissement soit un saignement mensuel. Cependant, chez une femme en âge de procréer ce rythme est respecté par l’organisme qui fait que chaque mois ce saignement arrive. Mais à la faveur de certaines situations, ce cycle peut être troublé.

«Quand ce cycle normal n’est plus respecté, on parle de troubles du cycle», renchérit-il. D’après lui, les troubles s’installent de différentes manières. Les troubles physiologiques arrivent de manière attendue. Ces troubles sont fréquents chez les adolescentes et les femmes qui sont proches de la ménopause. C’est ce qui fait que les règles sont accompagnées de douleurs (dysménorrhées) parce que le cycle est en train de s’installer.

Les troubles climatériques ou pré ménopausiques chez les femmes au voisinage de la ménopause (après 45 ans) font que les règles sont perturbées. Il souligne que cette perturbation va de manière croissante jusqu’à l’arrêt totale des règles. à ceux-ci, le gynécologue ajoute que beaucoup de maladies peuvent interférer ou entraîner ces troubles chez la femme en âge de procréer. Il évoque tout d’abord les troubles d’origines hautes et explique que c’est une perturbation au niveau du cerveau de la femme. Cette perturbation peut être congénitale (parce que les hormones qui entretiennent les règles sont sécrétées par une partie du cerveau qu’on appelle hypophyse). Avec cette perturbation s’il n’y a pas de règles depuis le début la femme va grandir sans jamais avoir ses règles : ce sont les aménorrhées primaires.

Secondairement, la perturbation peut être liée aussi par une maladie comme les tumeurs au niveau du cerveau. Quelques fois, ces tumeurs provoquent une hyper sécrétion au niveau des seins comme si la femme allaitait. Il peut y avoir une insuffisance dans la formation des follicules (au niveau de la stimulation des follicules). C’est surtout chez les jeunes femmes qu’on retrouve cette insuffisance qu’on appelle dystrophie ovarienne. Le toubib précise que lorsque les gonadotrophines sont sécrétées par le cerveau, ils vont venir stimuler les ovaires.Dans ce cas, il y a un certain nombre de follicules qui vont se mettre à croitre après il y a une élimination et à la fin il y a un follicule qui va croitre vers l’ovulation.

Avec la dystrophie des ovaires, beaucoup de follicules vont se mettre à croitre ensemble et puis après la croissance est bloquée. Dans ce cas, aucun follicule n’évoluera vers l’ovulation. On a des dysfonctionnements au niveau de l’endomètre. à la suite d’un accouchement, avortement ou en dehors de la grossesse, les femmes peuvent faire des infections qui font qu’au moment de la guérison les parois de l’utérus sont collés en partie ou en totalité. Dans ce cas, il n’y pratiquement plus de couche et cela va donner une toute petite quantité de règle par mois ou rien du tout. Il peut y avoir également des pathologies au niveau de la couche de l’endomètre comme les tumeurs bénignes (fibrome, polybe) qui perturbent les règles.

Au moment de la desquamation de l’endomètre les choses se passent de façon anormale car cette desquamation va en même temps agir sur ces tumeurs. «C’est ce qui va donner lieu à une quantité de règles très abondantes dans le temps (les ménorragies)». La quantité des règles varie entre 40 ml et 80 ml par jour. Avec ces tumeurs, la quantité des règles est très abondante et parfois accompagnée de débris. Pr Théra ajoute que parfois la desquamation ne se passe pas bien.

La femme va dans ce cas saigner anarchiquement, c’est-à-dire plusieurs fois en dehors de ces règles (métrorragie). Certains médicaments, notamment les pilules qui doivent être pris parallèlement au cycle, s’ils ne le sont pas correctement, peuvent troubler les règles. Certains mauvais traitements contre les règles abondantes ou les règles qui ne viennent pas entrainent aussi des troubles des règles. On peut prévenir certains troubles en évitant les causes.

Le spécialiste conseille donc de bien expliquer les traitements surtout les pilules et insiste sur le fait qu’après chaque traitement de trouble du cycle, il faut donner un traitement d’entretien du cycle. La prévention passe aussi par le traitement des infections.

Le spécialiste note que les troubles physiologiques peuvent passer tout seul. Mais s’ils sont trop gênants, ils nécessitent un traitement pendant quelques mois. Pour les troubles pathologiques, il faut jouer sur la cause. Avant de prescrire les contraceptifs tels que les stérilets et l’implant, le gynécologue recommande de faire un bilan pour voir s’ils sont compatibles avec le corps de la femme. Il faut également communiquer et sensibiliser sur les effets secondaires.

Il invite les femmes à ne pas compter les règles en fonction du calendrier car les mois du calendrier sont variables. «Si vous procédez ainsi, vous aurez toujours des troubles de règles», dit-il, avant d’ajouter que toutes les femmes n’ont pas 28 jours de cycle. Celui-ci varie plus ou moins 5 jours. Il commence à partir du premier jour des règles. Et c’est entre 28 et 32 jours que les règles vont venir.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR

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