Cette semaine, c’est Makan Doucouré, Directeur des études de l’INA qui se prête au jeu des trois questions de la rédaction relatives à l’industrie culturelle dans notre pays.
Quelles sont difficultés organisationnelles du milieu culturel malien ?
Au niveau communautaire, ça marche, mais quand on vient au niveau étatique, il y a un problème d’administration, de financement, de compréhension même de la culture. Au Mali, il y a une politique culturelle qui a été élaborée etqui doit être mise en œuvre par une Direction nationale de l’action culturelle. Parfois aussi, le secteur est confronté à une concurrence déloyale entre l’État et le privé. L’État doit préparer les programmes, donner les orientations, financer et demander des comptes aux privés, mais il arrive que l’État soit le maître d’œuvre. Je crois que c’est un problème de compréhension. Le partenariat public – privé existe, mais il faut que les acteurs privés n’attendent pas tout de l’État.
Où en sommes-nous avec la mise en œuvre de la réforme du secteur culturel ?
La mise en œuvre est progressive, mais pas dans tous les secteurs. Le problème, c’est que les entrepreneurs ne sont pas tous dynamiques et attendent beaucoup trop de l’État. Un festival, par exemple, doit être caractérisé par trois principes : culturel, social et économique. Mais ce n’est pas toujours le cas. Il y a aussi l’absence d’évaluation de ces projets culturels et le faible budget alloué à la culture.
Quel est l’énoncé de notre politique culturelle ?
Il s’agit aujourd’hui de voir comment conserver cette identité culturelle pour que notre être, notre patrimoine, ne se perdent pas, et comment promouvoir cette culture pour qu’elle génère des profits, à travers les industries culturelles.
Journal du mali