C’est en toute connaissance de cause qu’il a pris l’engagement devant la nation de ne pas poursuivre en justice un journaliste ou politique pour ses opinions ou sa liberté de ton. C’est encore convaincu que dans notre pays, le Mali des réseaux sociaux, les experts des buzz ont fait florès dans l’effronterie, la calomnie, le mensonge, la manipulation et la désinformation au service de qui ils servent au moment T sans aucune conviction, qu’il a décidé de ne pas se taire et de continuer à dénoncer les déviations ou les malpropres qui ne veulent rien de bien à cette transition
Critiqué, injurié, vilipendé, provoqué, apostrophé… pardi ! Choguel Kokalla MAIGA, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est de cette école de la dialectique qui voudrait que les critiques d’un seul valent mieux que l’assentiment de mille et la politique ne consiste pas à faire taire les problèmes, mais à faire taire ceux qui les posent en les rabattant le caquet. Car, selon ce voltairien dans la pensée, toutes les critiques sont justes, il faut juste comprendre ou tolérer celui qui les fait. Alors comme l’autre, il dit à ses collaborateurs : ‘‘n’écoutez pas les critiques, prenez des risques’’. Car pour un homme politique, elles sont normales. ‘‘Si on ne le critique pas, cela signifie qu’il n’existe pas. La plus grande maladie pour un homme politique, c’est l’indifférence. Si vous êtes critiqué, c’est normal. Si vous ne l’êtes pas, il vaut mieux aller chez vous, dans votre famille, dans votre champ et ne parler à personne. Donc bonjour les criques’’.
Face à l’ingéniosité de ses détracteurs et de ceux qu’il empêche de dormir la conscience tranquille ou les intérêts saufs, la seule faveur qu’il a demandé à l’opinion publique malienne est de prendre tout ce qu’ont dit et montre sur les réseaux et les médias sur lui ou contre la transition avec discernement et de tout analyser, de juger sur pièces, de trancher sous bénéfice d’inventaire. Sinon sa part de vérité, il l’assène, bien avant d’être Premier ministre et dans une implacable constance et cohérence.
Pour ceux qui veulent s’en rappeler, deux (2) mois après la chute du président Ibrahim Boubacar KEÏTA (paix à son âme), ‘‘le M5 était mort de sa belle mort’’. C’était le temps du désenchantement dans les rangs du Mouvement du 5 juin -Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). C’était la débandade, les voltefaces, les abandons en plein vol. Si le M5-RFP n’était pas ‘‘mort de sa belle mort’’, beaucoup de convictions s’étaient ébranlées et beaucoup d’engagements s’étaient effilochées. Est-ce la fin ? Que non.
Point d’abdication, de renoncement, de démission. Il revenait, à celui que l’histoire avait propulsé à la tête du Mouvement contestateur, le Dr Choguel Kokalla MAÏGA, de rassembler, de remobiliser les troupes et d’élargir la base afin de convaincre les Maliens de la pertinence de poursuivre le combat.
En effet, ‘‘Une fois qu’il (l’ancien président) est parti, on s’est rendu compte qu’il y a certains, parmi nous, qui, en réalité, criaient le changement mais n’y croyaient pas. Parce que, dès que IBK est parti, ils se sont mis avec d’autres pour continuer les mêmes pratiques’’ expliquait le président du Comité stratégique du M5-RFP dans une interview parue dans l’Essor en décembre 2020.
Pour Choguel Kokalla MAÏGA ‘‘le M5-RFP ne pouvait accepter que le sens de sa lutte, de son combat, le sacrifice consenti par les Maliens, y compris le sacrifice ultime, soit ramené à une distribution de postes entre des personnes, à la perpétuation et la continuation de l’ancien système. Que toute cette lutte soit ramenée à la remise des leviers du pouvoir à certains compartiments de l’État ou dans les mains de ceux qui se sont opposés, ouvertement, au changement. Le M5-RFP ne peut pas accepter cela. Le noyau politique conscient va continuer son combat jusqu’à ce que la transition reprenne la voie du salut pour les Maliens. Voilà notre rôle, notre vision’’.
Après la consécration de la Rectification, subitement on le trouve ‘‘clivant’’, parce qu’il ne veut pas faire de compromis sur la distribution des places…
A cette chorale qui change de partition à chaque séquence ou soubresaut de la vie nationale, le Premier ministre lors de l’ouverture des états généraux de l’ordre des huissiers-Commissaires de justice tenue le jeudi 29 août 2024 à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako, répond :
‘‘Je ne suis pas venu pour plaire à tout le monde. Il y a des gens qui étaient contre le changement. Peu importe la veste qu’ils portent aujourd’hui, que ce soit de grands boubous, des chapeaux ronds ou des vestes, nous les connaissons. Ils ne peuvent pas venir nous dire qu’ils sont avec la transition. Moi, je ne me trompe pas. Je connais tous les principaux acteurs politiques, militaires, syndicalistes au Mali. Tous les défroqués qui deviennent aujourd’hui des alliés de la transition, je les connaissais avant. Ils peuvent tromper certaines personnes, mais pas nous, parce que nous connaissons tout le monde.
Je voudrais donc dire ceci : dans l’histoire de l’humanité, vous ne verrez jamais un Premier ministre qui vient avec la vocation de rassembler tout le monde.
Vous prenez par exemple les arachides qui sont à côté : certaines sont bonnes, d’autres non. Si vous mettez une mauvaise graine dans un sac, elle contaminera tout le reste.
… Aucun Premier ministre dans l’histoire de l’humanité n’est venu pour dire qu’il va rassembler tout le monde. Il vient pour résoudre les problèmes pour lesquels il a été nommé. Je ne suis pas venu pour rassembler les enfants des militaires et des femmes des militaires assassinés au nord avec ceux qui ont détourné de l’argent pour le déposer dans des banques étrangères. Nous sommes tous des Maliens, mais an tè bô dakelen fè, cela doit être clair.
Quand je suis venu, le premier discours que j’ai tenu au premier conseil de cabinet, le 13 juin 2021, était très clair. J’ai dit clairement que nous allions faire une transition de rupture et qu’il fallait que le pays soit gouverné par l’exemple’’.
Convaincu que l’action politique a besoin de pédagogie à certains moments et pour que cette illusion d’enlisement dans la Rectification ne soit prise pour la réalité, il urge de mettre fin à la confusion ambiante dans la transition.
Ce vendredi, il a expliqué à satiété qu’aujourd’hui, on voit beaucoup de confusion car les deux forces politiques qui étaient opposées hier, se retrouvent dans le même camp, comme aux bons vieux temps du consensus où les justes et les damnés trinquaient ensemble. Or, il ne peut y avoir de changement dans le statu quo, de changement avec tout le monde dans le même sac au point que ceux qui étaient hier opposés au départ de l’ancien régime se déclarent acteurs majeurs de la transition.
C’est contre ces faux amis de la transition non repentis qui complotent en vue de l’échec du Mali Kura que Choguel Kokalla Maïga a décidé de déclarer la guerre, à travers une clarification. En aucune façon, les anciens Ibkistes ne pourront chasser les forces du changement, mais désormais le peuple doit savoir qui est qui. Zon Te Na Kulé Fin Tigi La, il n’y aura pas festival de brigands pour reprendre l’expression du président Modibo Keita, a-t-il dit.
‘‘C’est pour cela que j’ai dit, je le répète, nous sommes à l’heure de la clarification. On a changé de paradigme, on a fait la rectification, il nous faut la clarification. Aujourd’hui, on ne peut pas continuer dans la confusion.
Dans l’histoire des peuples, je vais vous dire comment ça se passe. C’est la lutte des forces politiques et sociales. Lorsqu’une force arrive au-dessus, soit par des élections, soit par d’autres voies, c’est elle qui trace la voie à suivre et tout le monde suit’’, dit-il.
Mais les acteurs de l’ancien régime veulent en imposer à la transition et la diriger. Où est la conviction et la Cohérence ?
Affaire à suivre
Par Abdoulaye OUATTARA