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Transition: les fronts s’accumulent, les autorités pataugent

La chute du régime IBK est loin d’être le déclic pour que tout marche à merveille dans notre pays. La transition fait face à une batterie de fronts et de revendications. Les autorités actuelles semblent ne pas tirer les leçons des erreurs du régime précédent. Les mêmes causes qui ont été à la base du soulèvement populaire contre le régime d’IBK sont toujours d’actualité. Les autorités doivent changer de stratégie avant que la situation ne se complique davantage.

 

À l’image du défunt régime de l’ancien Président Ibrahim Boubacar KEITA qui a été éclaboussé par les manifestations du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces (M5-RFP) et les grèves interminables de la synergie des syndicats d’enseignants, les mouvements de grève de l’UNTM et d’autres syndicats coupent le sommeil aux autorités de la Transition.
Déjà l’UNTM a fait observer deux grèves qui ont paralysé le pays. Si aucun compromis n’est trouvé avec les autorités de la Transition, la plus grande centrale syndicale du pays menace de revenir à la charge.
En plus de ce front qui a déjà fait perdre à l’Etat plusieurs milliards de FCFA, la crise sanitaire constitue aujourd’hui une réelle menace pour l’économie.
Pour minimiser la propagation du coronavirus et ses conséquences, les autorités ont adopté l’état d’urgence avec son corollaire de conséquences fâcheuses. Déjà la décision de fermer les rues marchandes et l’annonce des restrictions de liberté d’expression font grincer des dents.
À ces fronts s’ajoutent la gestion de la crise sécuritaire dans les parties nord et centre du pays. Sur ce point, les points de vue des autorités de la Transition et certains partenaires sont diamétralement opposés. Si les autorités maliennes croient de plus en plus à l’option de la négociation avec certains protagonistes de cette crise, des partenaires internationaux désapprouvent cette solution.
Des solutions idoines et durables à ces préoccupations tardent à voir le jour alors que d’autres défis attendent d’être relevés d’ici la fin de la Transition. Il s’agit des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives soulignées dans la Charte de la transition.
D’ici la fin des 18 mois de transition, les autorités doivent procéder à l’organisation technique et matérielle des élections générales de 2022 avec l’élection du Président de la République, l’élection des Députés à l’Assemblée nationale, l’élection des Conseillers des collectivités territoriales et le cas échéant, l’élection des Sénateurs ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger dans ses dispositions relatives aux collectivités territoriales, notamment l’augmentation des circonscriptions électorales et la mise en place des Autorités intérimaires et Collèges transitoires.
Pour ce faire, les autorités doivent procéder à l’achèvement de la réorganisation territoriale par la détermination des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales des régions de Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza et Bandiagara. De même, seront touchées dans leur configuration actuelle les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti.
Les administrateurs civils jouent un rôle important dans l’organisation de ces élections. Le paradoxe est que ceux-ci sont à couteau tiré avec l’Etat. Ils viennent de suspendre leur grève illimitée pour faire front commun avec l’UNTM qui est sur la même voie si rien n’est fait pour concilier les points de vue.
C’est dire que si aucune solution n’est trouvée pour éviter une autre grève illimitée des administrateurs civils, l’exécution des missions assignées à la transition subirait un coup dur. Tout retard accusé compromettra le déroulement normal du processus.
Il appartient aux autorités de la transition de mettre les bouchées doubles pour mener des négociations franches, sincères et rassurantes avec les différents protagonistes en vue d’une bonne gestion de cette période transitoire qui déterminera la voie à suivre pour le devenir de notre pays.

PAR MODIBO KONE

Source : INFO-MATIN

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