Le Mali tend à revenir à la case de départ. Depuis le coup de force contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, rien ne semble bouger principalement sur le plan de revendications syndicales. Les différents dossiers qui dormaient dans les tiroirs du Gouvernement ont été réveillés par les différents syndicats. Ils sont nombreux des syndicats à remettre leurs doléances sur la table des nouvelles autorités. Le tout nouveau ministre du Travail et de la Fonction Publique, Porte parole du Gouvernement, Me Harouna TOUREH, se montre moins sensible aux préavis de grève annoncés par les différents syndicats.
Aujourd’hui, tous les dossiers semblent être prioritaires pour le Gouvernement de la Transition. Après avoir donné une réponse positive à la principale doléance de la synergie des enseignants signataires du 15 octobre 2016, les autorités de la transition se voient l’étau se resserrer autour d’elles. Maintenant, des syndicats dans les différents secteurs, après que les autorités transitoires sont mises en place, se mobilisent pour que les doléances acceptées par l’ancien régime d’Ibrahim Boubacar Keïta soient concrétisées et réclament que d’autres points soient validés.
D’autant plus que l’Etat reste une continuité, depuis quelques jours, bon nombre des syndicats ont lancé de préavis de grève parmi lesquels le Syndicat Libre des Travailleurs des Affaires Etrangères (SYLTAE) et le Syndicat des travailleurs du Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine (STMMEIA). Certains préavis vont à 144 heures allant du lundi 09 au lundi 16 novembre 2020. Le Syndicat des Travailleurs de l’Hôpital Gabriel Touré aussi. Aussi, le CS syndicats de la Plateforme d’action commune (SYNAC, SYLTMAT, SYNTRACT et ADR) montre ses griffes en annonçant un mot d’ordre de 360 heures soit 15 jours. Les conséquences de l’arrêt de travail des administrateurs civils coûteront plus cher si rien n’est fait dans un bref délai. Car, le processus de révision des listes électorales est fortement menacé. Face à toutes ces revendications notamment dans les secteurs de la santé, de la diplomatie malienne, mais aussi de la représentation de l’Etat à travers le pays (administration), le ministre Harouna TOUREH affiche moins de volonté de faire bouger les lignes. Pourtant, faisant l’oreille sourde à ces différents préavis, on a l’impression de revenir à la case de départ. Puisque c’est presque les mêmes scénarios que les Maliens ont vécu tout au long du régime d’IBK.
Alors, qu’attend Me Harouna TOUREH en particulier et le Gouvernement de Moctar OUANE en général pour créer la différence? Cette interrogation cherche de réponses depuis que ces différents syndicats brandissent la menace d’arrêt de travail. Une chose est certaine, le tout nouveau ministre du Travail et de Fonction Publique, Porte parole du Gouvernement, donc, celui chargé du dialogue social, est fermement attendu. Toutefois, l’homme s’est révélé grand négociateur auparavant notamment au sein de la Plateforme dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Serait-il capable de freiner la tempête du front social qui tend aujourd’hui vers l’ébullition? A suivre !
Par Boubacar DIARRA
Le Soir de Bamako