Hervé LADSOUS : Merci beaucoup, bonsoir mesdames et messieurs, merci d’être venu un samedi soir. Alors, je voudrais d’abord dire un mot de cette cérémonie de signature de cet accord inter-malien hier pour vous redire combien nous nous félicitons de cette signature. Et je crois qu’il faut évidemment féliciter tous les acteurs qui ont rendu cet accord possible, les parties elles-mêmes, et je rappelle notre espoir très vif de voir la CMA, qui a ratifié ces accords à Alger il y a trois jours, les signer. Nous allons évidemment, le Représentant spécial du Secrétaire General et toute l’équipe MINUSMA, continuer à travailler d’arrache-pied, de concert avec tous ses partenaires, pour faire en sorte que cet accord soit parachevé le plus vite possible, un accord qui incontestablement est un pas très important vers une paix durable au Mali.
Donc, je crois qu’il faut féliciter tous les acteurs, féliciter également l’équipe de Médiation.
Vous avez entendu les déclarations du Président Keita hier, qui a insisté le nécessite d’établir la confiance et pour cela, de poursuivre le dialogue, pour faire en sorte que tout le monde puisse adhérer à l’accord ; ceux qui l’ont déjà signé évidement, mais aussi ceux qui l’ont paraphé, mais qui n’ont pas encore signé. Il faut donc que le dialogue annoncé notamment entre le Gouvernement malien et la Coordination, s’établisse sans délai.
Je vous rappelle la position des Nations Unies telle que je l’ai exprimé hier dans le message du Secrétaire général. Il est clair que l’établissement d’une paix durable nécessite en premier lieu que l’Accord reste ouvert à l’adhésion des parties restant, des parties qui n’ont pas encore signé. Il faut que le dialogue se poursuivre en vue d’obtenir la signature de ces parties dès que possible. Il faut que le cessez-le-feu et que les mécanismes de gestion associés au cessez-feu soient maintenus et Il faut évidemment que les parties respectent leurs engagements sur ce plan.
Donc nous sommes donc dans une phase nouvelle, c’est un nouvelle page qui s’ouvre. Et il va falloir que nous l’accompagnions. Je dis bien que nous l’accompagnions parce que le rôle des Nations Unies n’est pas de se substituer aux parties. C’est vraiment aux Maliens eux-mêmes qu’il incombe de se mobiliser pour régler de manière durable cette crise qui a duré depuis si longtemps, de manière récurrente dans le pays, et pour que, encore une fois, s’établisse la confiance. Tout ceci devra être démontré par des actes concrets. Des actes concrets qui nécessitent du courage, ce sont des responsabilités historiques, qui se présentent devant tous les acteurs, mais c’est une nécessité si on veut que tous les Maliens se mobilisent autour de cet accord et de sa mise en œuvre.
Alors, pour en venir à l’actualité immédiate, je dois dire qu’évidement nous sommes préoccupés par les affrontements ces jours-ci autour de la ville de Ménaka. Il faut que ces affrontements cessent immédiatement, car ils alourdissent l’atmosphère. Vous le savez, ce qu’il s’est passé ces derniers jours à Ménaka constitue clairement une violation du cessez-le -feu qui avait établi en Mai 2014. Et la responsabilité, et bien, elle incombe très clairement au GATIA. Donc il faut que tout ceci s’arrête et nous faisons, nous la MINUSMA, ce que nous pouvons.
Alors, qu’est-ce que nous faisons ? D’abord nous observons ce qui se passe sur le terrain. Vous le savez, nous avons obligation dans le cadre de cet accord de cessez-feu de faire rapport via le Comité Technique Mixte de Sécurité. En second lieu, nous avons un mandat de protection des civils et cela nous le faisons grâce notamment des moyens humains qui ont été fortement accru : nous avons actuellement près de cinq cent militaires de la MINUSMA présents autour de l’agglomération de Ménaka. Et puis enfin vous savez que le mot, le sigle MINUSMA, tourne autour de la lettre « S », la lettre S, qui veut dire stabilisation. Et donc ce sont tous les efforts du Représentant Spécial et de la Force de la MINUSMA qui vont tout faire, pour qu’il y a un baisse des tensions et que la situation se stabilise dans cette région de Ménaka, qui est encore un fois importante.
Mais je le redis : les faits ont clairement établi les responsabilités dans la violation de cessez-le-feu. Et si je mentionne cela, c’est parce que je voudrais vous dire dans le même souffle que, vous l’avez vu, le Conseil de Sécurité a très clairement affiché son intention de soumettre à sanction les violateurs du cessez-le-feu. Et je dis tous les violateurs. Or, quand nous regardons ce qui s’est passé depuis le 27 Avril, force est de constater que toutes les parties quasiment ont été responsables des violations de cessez-le-feu. Donc je crois qu’il faut être conscient du fait que le Conseil de Sécurité a clairement affiché la couleur, et que les violateurs du cessez-le-feu, quels qu’ils soient, des lors qu’ils ont signé l’accord qui a été placé sur le table hier ici à Bamako, ces contrevenants s’exposeront à des sanctions qui, je crois, ne sont pas une plaisanterie.
Alors, dans le même contexte, je dois vous dire que maintenant, avec cette signature de l’Accord de Bamako du 15 mai, il va falloir que tout le monde se compte. Et on va être maintenant en mesure de clairement faire la différence entre les groupes armés qui se sont engagés dans le processus de paix ou qui vont, je le redis, nous l’espérons vivement, dans les prochains jours, qui vont s’y rallier. Les signataires, donc, de l’accord de Bamako et ceux qui se situent en dehors de ce cadre et qui seront forcément assimilés aux groupements terroristes. Je crois que, clairement, il faut que les terroristes… il faut que les trafiquants… il faut que tous ceux qui essaient de faire du nord Mali un sanctuaire à leur usage, se le disent : ils s’exposent à de graves mécomptes. Donc, on va se compter.
Alors, pour la MINUSMA, nous continuons à inscrire notre travail dans l’esprit fondamental qui est celui des Nations Unies et qui est l’esprit de l’impartialité. Nous respectons évidemment aussi des principes qui ont été à la base des premières résolutions du Conseil de Sécurité sur la situation malienne – vous le savez : la restauration pleine et entière de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’unité du Mali ; un Mali qui doit donc être un, qui doit être républicain, et qui doit être laïc. Cela, c’est aussi le cœur de notre mandat.
Alors, quand je parle d’impartialité, c’est évidement pour regretter qu’hier durant les débats, l’impartialité de la MINUSMA ait pu être mise en question. Non. Je vous dis clairement ce n’est pas le cas. La MINUSMA joue son rôle – tout son rôle – pour aider les parties à s’acquitter de leurs engagements ; des engagements qu’elles ont souscrits elles-mêmes, les parties maliennes, librement. Et notre rôle, c’est de les accompagner et de faire avancer le processus de paix qui doit être, encore une fois, inclusif. Le mot « inclusivité » est clairement l’une des préoccupations dans l’esprit du Conseil de Sécurité. Cette inclusivité doit bien être là.
Je voudrais également regretter qu’hier n’ait pas été l’occasion de reconnaitre toutes les contributions que la MINUSMA, depuis bientôt deux ans qu’elle est opérationnelle dans votre pays… toutes les contributions que la MINUSMA a apporté à ce pays. J’en citerai trois, à titre d’exemple : La première : les élections ; les élections présidentielles, puis les élections législatives de 2013. Sans la MINUSMA, je ne suis pas sûr qu’elles se seraient passées dans les conditions que nous avons, que vous avez connues à l’époque.
La deuxième contribution, le deuxième exemple, c’est la restauration des prérogatives de l’état malien dans le nord du Mali : le retour des préfets, des sous-préfets ; le retour d’institutions de sécurité. Certainement pas encore à une échelle suffisante, mais c’est un processus qui est engagé et qui se poursuit.
Et puis, le troisième exemple, c’est tout simplement l’accord de Bamako hier… Cet accord a-t-il été atteint, se serait-il concrétisé sans la contribution active et constante et de tous les instants de la MINUSMA, pour mobiliser les acteurs, pour les convaincre de s’associer ? Je crois pouvoir dire que sans l’action personnelle du Représentant Spécial du Secrétaire Général, mon ami Mongi Hamdi… je crois qu’on peut douter que la Coordination aurait paraphé l’accord à Alger il y a trois jours. Je crois qu’on peut douter que certains participants de la Coordination auraient signé, eux, hier.
Donc, je crois qu’il faut bien mesurer cette contribution en n’ignorant pas en plus le prix humain que la MINUSMA a payé pour toutes ses taches. Depuis la Somalie dans les années 90, aucune mission de maintien de la paix des Nations Unies n’a été aussi couteuse en vies humaines. Nos personnels, notamment militaires… nous en sommes à 35 morts. Nous en sommes à 155 personnes qui ont été grièvement blessées dans des actions malignes, des actions délibérées contre nos personnels. C’est quelque chose de très lourd, je vous ne le cache pas.
Une autre statistique, si on peut parler de statistiques : Depuis le début de l’année, 78 attaques contre des convois ou des installations de la MINUSMA. Encore, cette nuit, à 0h30, une attaque suicide à la voiture piégée contre un convoi de la MINUSMA dans un endroit qui s’appelle Almoustarat, dans la région de Gao. Heureusement, seulement un blessé léger. Mais ce sont les incidents quotidiens. C’est vraiment une préoccupation et, je crois, une contribution dont j’aurais eu l’espoir qu’elle fut reconnue, saluée hier. Ça n’a malheureusement pas été le cas.
Quoi qu’il en soit, la MINUSMA demeure plus que jamais engagée pour s’acquitter de son mandat ; son mandat qui, vous le savez, va être réexaminé par le Conseil de Sécurité d’ici la fin juin. Et tout ceci, encore une fois, dans l’impartialité.
J’en terminerai, mesdames et messieurs, en vous demandant d’être conscients d’un autre élément.
Vous le savez, l’actualité se déplace. Et je crois que depuis la fin de la guerre froide, jamais on a vu une telle… un tel rassemblement de crises un peu partout dans le monde. Et des crises sans cesse nouvelles. Regardez la Lybie, ça, ne s’est pas tout à fait nouveau. Regardez la crise yéménite, ça, c’est plus récent. Regardez la crise burundaise, peut-être, enfin on en espère qu’elle va se régler. Mais là, on est vraiment dans l’histoire immédiate et qui peut savoir comment ça va tourner. N’oublions pas Boko Haram. Tout ceci pour vous dire que… il ne faudrait pas que cette crise malienne finisse insensiblement par glisser hors des écrans radar parce que d’autres sujets mobiliseront l’attention des gouvernements, de la communauté internationale, des medias.
Donc je crois que c’est vraiment, au fond, ces deux dernières années et demi, la première fois que la communauté internationale s’est impliquée dans des efforts pour enfin régler les problèmes de fond qui ont imposé à votre pays ces décennies de crises récurrentes. Jamais, l’ensemble de la communauté internationale, le Conseil de Sécurité lui-même, ne se sont mobilisés pour vous aider. Mais, vous aider….Et aidez-vous… la communauté internationale vous aidera. On ne va pas remplacer les Maliens. C’est à vous de gérer votre sortie de crise avec toute notre assistance – vous l’avez, mais nourrissez la confiance de la communauté internationale. Montrez que vous avancez. Et c’est le vœu que je forme. Je pense que nous sommes globalement sur la bonne voie, mais il faut sans cesse y travailler et votre engagement à toutes et à tous est crucial.
Merci de votre attention.
RSSG Mongi Hamdi : Merci et bon après-midi. Je dois tout d’abord saluer le courage et l’esprit de compromis dont ont fait preuve le Gouvernement et les parties maliennes qui ont signé l’Accord hier. La signature de l’Accord hier constitue un pas en avant pour la réalisation d’une paix durable, crédible et inclusive. L’Accord de paix et de réconciliation, même s’il n’est pas parfait, même s’il ne répond pas à toutes les aspirations et à toutes les revendications des uns et des autres, constitue une base solide sur laquelle les Maliennes et les Maliens pourront fonder une paix durable qui met fin à la crise, d’une manière irréversible. L’Accord est le début d’un long chemin vers la réalisation de cette paix. Ce n’est que le début du processus de paix. L’Accord est aussi un geste de bonne volonté pour la reconnaissance et l’acceptation de l’unité territoriale du Mali, de sa souveraineté, de l’aspect laïc et républicain du pays. La crise malienne a trop duré, le peuple malien a trop souffert. Cet accord pourra éventuellement régler et réconcilier les corps et les esprits des Maliens.
Le Mali est un grand pays, un vaste pays qui doit permettre le vivre ensemble de tous les Maliens. La beauté du Mali est dans sa diversité culturelle, ethnique et religieuse. La MINUSMA bien évidemment demeure résolument derrière cet accord, demeure résolument derrière toute action en faveur de la réconciliation nationale, de la cohésion sociale et de la paix. Les Nations Unies demeurent aussi convaincues que l’établissement de la paix nécessite la bonne volonté et la bonne foi de toutes les parties maliennes pour établir cette paix durable. Comme vient de le dire M. Ladsous, nous sommes là pour assister, pour accompagner le Gouvernement malien et tous les Maliens pour établir la paix et la stabilité. Nous ne sommes pas là pour imposer la paix, nous sommes là pour vous aider à établir cette paix. La paix doit être faite par les Maliens eux-mêmes. Nous sommes là pour accompagner le Gouvernement et les parties maliennes surtout pour la mise en œuvre de cet accord. Ça sera long, ça sera difficile mais on est là pour vous aider, vous accompagner jusqu’à l’établissement d’une paix durable, crédible et irréversible. Merci.
QUESTIONS DE LA PRESSE
Keita Idrissa du journal hebdomadaire Le Témoin
Deux questions à l’attention des autorités de la MINUSMA et des Nations Unies.
-La première porte sur les sanctions. M. Herve Ladsous l’a dit : il y aura des sanctions contre ceux qui ne veulent pas rallier la république et ce n’est pas de la plaisanterie. On parle toujours des sanctions. Concrètement, qu’est-ce qui est au menu contre les contrevenants à l’Accord de paix en République du Mali ?
– La seconde porte sur les critiques menées contre à la MINUSMA, notamment son impartialité. Une partie de l’opinion estime que la MINUSMA est très passive. Il y a des exactions, les forces armées de la MINUSMA n’interviennent pas à hauteur [de ce qui est souhaité]. Or, au début d’année, en janvier, le Ministre Diop au Conseil de Sécurité a plaidé pour que le mandat soit revu afin que la MINUSMA soit plus active, un peu à l’image de la MONUSCO au Congo. Trois ou quatre mois plus tard, il n’y a pas d’échos par rapport à cette demande. Ou en est-on ? Je vous remercie
Hervé Ladsous
Sur votre première question, d’abord je crois qu’il pas exact de dire que les sanctions pourraient frapper ceux qui ne veulent pas rallier la République. Il ne s’agit pas de sanctionner ceux qui ne voudraient pas s’associer à tel ou tel processus. Ces sanctions sont brandies par le Conseil de Sécurité très précisément dans le contexte du cessez-le-feu. Et c’est en fait de cela dont il s’agit. Ceux qui ne respecteront pas le cessez-le-feu, qui seront responsables reconnus de violations, et bien ce sont ceux-là qui s’exposeront à des sanctions. Alors vous me posez la question : qu’y a-t-il au menu ? Tout d’abord, c’est le Conseil de Sécurité qui en décide, mais l’expérience dans beaucoup de situations de type un peu comparable montre que les premières sanctions portent sur l’interdiction de se déplacer a l’étranger, des sanctions en matière de déplacement. Cela peut porter également sur le gel d’avoirs bancaires. Et je peux vous dire que ça peut faire mal. Après, il peut y avoir encore d’autre sanctions d’une autre nature, dès lors que les actions engagées ou dont seraient responsables ces individus pourraient être qualifiées de crime contre l’humanité, de crime contre le droit humanitaire, et là on tombe carrément dans le pénal et c’est tout à fait autre chose : ca relève par exemple de la Cour criminelle internationale. Donc vous voyez, il y a une panoplie extrêmement large, mais je crois pouvoir vous dire dans beaucoup de situations, c’est quelque chose qui fait mal.
En ce qui concerne les critiques contre la MINUSMA et encore une fois, je récuse totalement ceux ou celles qui diraient que la MINUSMA manque d’impartialité. Le fait, d’ailleurs, que nous ayons été critiqués à différentes périodes indifféremment par l’un et l’autre bord, montre probablement que nous sommes bien au milieu. Mais surtout vous posez la question du mandat. Je vous l’ai dit, le Conseil de Sécurité va renouveler le mandat de la MINUSMA d’ici la fin du mois de juin, le Secrétaire général va d’ailleurs soumettre dans ce but un rapport au Conseil de Sécurité dans les premiers jours de juin. Alors quelles sont les options ? On en a déjà parlé : nous avons eu par exemple une séance de brainstorming au Conseil de Sécurité au mois de novembre l’an dernier, à laquelle le Gouvernement malien a été associé. Il y a effectivement en théorie la possibilité d’un scénario à la MONUSCO où il y a deux ans, un peu plus, le Conseil de Sécurité a décidé de créer au sein de la MONUSCO ce qu’on appelle une brigade d’intervention. Le Conseil avait bien dit à l’époque que c’était un scenario exceptionnel, et qu’il n’était pas susceptible d’être recopié ailleurs. Certains, notamment dans cette région de l’Afrique ont agité aussi l’idée d’une brigade régionale. Tout ça, je crois, a été discuté. A ce stade, le Conseil de Sécurité n’a pas décidé de se lancer dans l’une ou l’autre option. Je crois que le mandat de la MINUSMA est un mandat robuste, je ne crois pas que rajouter une force régionale ou une force d’intervention serait de nature à changer fondamentalement la donne. Ce qu’il faut surtout, et nous y travaillons activement, c’est continuer à renforcer les personnels militaires et sécuritaires de la MINUSMA, renforcer les équipements et les durcir, parce que face à une menace asymétrique que nous ne rencontrons pratiquement nulle part ailleurs dans le monde avec un telle intensité, il nous faut durcir la protection, c’est-à-dire davantage de blindés, davantage de matériel dédié pour assurer la sécurité de nos camps, la sécurité de nos convois, et ainsi pouvoir dégager davantage de ressources pour faire le travail là où il a besoin d’être fait. Mais dois-je vous rappeler à quel point le nord de votre pays est une zone immense et nous ne pouvons pas avoir un Casque bleu derrière chaque nord-malien, c’est clair. Donc nous faisons pour le mieux, mais encore une fois, la décision finale appartiendra au Conseil de Sécurité fin juin.
Question
Merci aux conférenciers. Je voudrais revenir un peu sur ce que j’appelle la passe d’arme entre le Président IBK et son excellence Hervé hier soir. Le message était clair : après la signature du cessez-le-feu, ceux qui n’ont pas signé ne doivent pas être pris pour cible parce qu’ils ne l’ont pas signé. Mais la réponse a été pour le moins inattendue de la part du Président de la République qui a mis en garde contre une prise en otage du Mali à partir de la signature de cet Accord. Ensuite, les termes utilisés étaient peu diplomatiques et aujourd’hui, ce matin, j’ai vu un communiqué de la MINUSMA pour qui – je résume – les Maliens ne reconnaissent pas tout à fait le rôle joué par la MINUSMA au Mali. Je m’adresse à M. Ladsous : cette situation entre l’état malien et la MINUSMA frise l’incident diplomatique. Qu’avez-vous en vue pour changer cette perception des Maliens vis-à-vis de l’Organisation des Nations Unies présente au Mali, venue au secours du Mali et pour assurer l’existence du Mali. Je vous remercie.
Hervé Ladsous
Cher Monsieur, je ne m’associe pas à votre expression « incident diplomatique ». Non. J’ai exposé une position qui est celle des Nations Unies, qui est la position du Secrétaire général des Nations Unies et qui, dois-je ajouter, est une position endossée par le Conseil de Sécurité. Et le Conseil de sécurité, cher monsieur, c’est ce qui se fait de mieux dans la communauté internationale, c’est la Charte des Nations Unies, c’est le Chapitre 7, donc des notions d’obligations pour tous les acteurs de la communauté internationale. Après, que certains soient plus ou moins contents de tel ou tel point… j’observe que certaines délégations, qui se sont exprimées hier durant la cérémonie, se sont exprimées dans le même sens que les Nations Unies. Je crois que chacun dit que [inaudible, précision du journaliste] par exemple, merci de l’avoir noté. Apres, je crois qu’il y a une notion qui est importante : je crois que le Mali – je le crois profondément et nous le croyons tous – que le Mali est un état souverain, un état qui doit être respecté et nous le respectons.
Source: autre presse