L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées (CNCLTPPA), l’USAID MJP (Mali Justice Project) et le RENEDEP (Réseau national pour l’éveil démocratique et patriotique) a organisé, le jeudi 4 août 2022, à la Faculté de droit public de Bamako, une conférence débat sur le thème : « Utilisation et abus de la technologie ».
Organisée dans le cadre de la journée nationale contre la drogue et le crime, l’objectif de cette conférence débat, inscrivant dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre la traite des personnes au Mali, était de sensibiliser les populations, en général, et, en particulier, les jeunes et les femmes sur les risques liés à l’utilisation et aux abus de la technologie, dans le contexte de la traite des personnes.
La rencontre a été présidée par le représentant du ministre de la Justice et des droits de l’Homme, le Dr Boubacar Sidiki DIARRAH ; en présence du directeur adjoint de l’USAID MJP, Lury NKOUESSON ; du représentant de l’ONUDC, Moulaye ARBY ; du doyen de la faculté de droit public de Bamako, Yacouba KONE. La journée a été marquée également par la participation de plusieurs étudiants de ladite faculté.
Après les mots de bienvenue du doyen, Lury Nkouessom, Directeur Adjoint USAID MJP (Mali Justice Project) a indiqué que le code pénal en relecture prendra en compte la question de l’esclavage par ascendance au Mali. Aujourd’hui, soutient-il, le Mali n’a pas besoin de théoricien du droit, mais des praticiens.
Pour Moulaye ARBY, suivant la définition de la traite des personnes considérée notamment comme le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, cette pratique peut concerner l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes.
Selon lui, la traite des personnes constitue une menace pour nos sociétés. Et le travail forcé et l’exploitation sexuelle qui constituent des formes de ce phénomène sont exercés contre 25 millions de personnes dans le monde, selon des données de l’Organisation internationale du travail de 2016.
Le rapport mondial de la même année de l’ONUDC apporte des précisions sur l’identification des victimes, a indiqué M. ARBY. Ainsi, ce document montre que 51 % des victimes sont des femmes, 21 % des hommes, 20 % des filles et 8 % des garçons.
« Parmi ces personnes, 45 % ont été victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle et 38 % de travail forcé. Ces dernières années, la traite a également prospéré parmi les populations vivant dans des situations de conflit ou fuyant ces dernières », a-t-il affirmé.
Selon M. ARBY, cette pratique à la vie dure entretient un véritable deal qui génère des sommes faramineuses en référence à une publication d’un journal du Sénégal, Dakar Times. Seulement en Afrique de l’Ouest, selon le média sénégalais, ce business rapporte par an 75 milliards de FCFA.
Ainsi, la journée internationale de la lutte contre la traite des personnes est l’occasion, pour les acteurs, de rappeler l’étendue de ce fléau.
Quant au représentant du ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Dr Boubacar Sidiki DIARRAH, il dira que la traite des personnes est une violation grave des droits de l’Homme et une forme de conduite criminelle qui affecte des personnes dans le monde entier.
« Dans notre pays, le phénomène touche particulièrement les femmes, les jeunes filles et les enfants », a indiqué le secrétaire général du ministère de la justice.
Pour le circonscrire, il a déclaré que les autorités ont adopté certaines mesures comme l’adoption des lois en vue de punir les auteurs de cette infraction.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin