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Sans Tabou : DDR, impopulaire, mais nécessaire !

Le Secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres et le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat se félicitent de la conclusion avec emphase et grandiloquence la réussite de la Réunion de niveau décisionnel sur certains aspects de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger tenue du 1e au 5 août 2022 à Bamako.

 

Dans un communiqué rapporté par la Minusma ce samedi 6 août, ils notent, en effet, avec satisfaction le consensus auquel les frères maliens sont arrivés pour l’intégration de 26 000 ex-combattants au sein des forces armées et de défense et d’autres services de l’État, ainsi que sur les réformes institutionnelles non liées à la révision de la Constitution.

Puisque pour eux, tout se résume à la mise en œuvre d’un accord que la grande majorité des Maliens ne veulent pas, le Secrétaire général des Nations unies et le Président de la Commission de l’Union africaine félicitent le gouvernement et les ex-rebelles pour leur engagement renouvelé en faveur de la paix et de la réconciliation. Ils les assurent de leur disponibilité continue, dans le cadre de la Médiation internationale conduite par l’Algérie, à continuer à œuvrer avec eux en vue de mener à son terme le processus de paix.

De quoi réveiller les veilles rengaines et susciter la colère de cette jeunesse désœuvrée qui ne comprend toujours pas pourquoi ceux qui ont pris des armes contre leur pays deviennent des citoyens privilégiés, des biens nés, alors qu’eux restent des « maudits », pardon des damnés de la République.

Des damnés de la République auxquels on donne des miettes pour le recrutement dans les différents corps de l’État, y compris dans les forces armées et de défense…

A la décharge du gouvernement de la Transition : l’État est une continuité. Quand notre pays à signer l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, qui était de loin d’être le meilleur des compromis possibles, mais qui sauvait la République et la nation dans leur intégrité et dans leur unicité, il a pris l’engagement d’intégrer les ex-rebelles dans les différents corps de l’État, y compris dans les forces armées et de sécurité.

C’est dans ce cadre qu’il a été recensé au titre des groupes armées, signataires et adhérents au processus de paix, environ 33.000 combattants et au compte des milices environ 50.000 personnes notamment dans la région de Mopti.

Pour la paix et la réconciliation, ce processus d’intégration a commencé depuis, sous IBK, mais il a connu un blocage à cause des divergences d’appréciation entre les parties maliennes. La lenteur dans la mise en œuvre de ce chapitre a porté un coup au processus de désarmement des groupes armés en vue de diminuer la circulation illégale des armes dans le pays, source d’insécurité.

Ainsi, pour donner un nouveau souffle à l’application de l’APR, le gouvernement de la Transition, conduit par Choguel K Maïga qui dans son programme d’Actions (PAG) approuvé par le Conseil national de transition avait déjà annoncé les couleurs avancé les chiffres, avait pris l’engagement d’intégrer 13.000 ex-combattants avant la fin 2021 et 13 000 autres dans les deux à trois années à venir (2022-2024). C’était lors de la 45ème session du Comité de suivi de l’accord (CSA) tenue à Bamako le 5 octobre 2021 conformément à la déclaration du président Assimi GOITA qui a promis de mettre en œuvre ce document pour la paix.

Une réunion au niveau décisionnel était prévue pour « finaliser les détails techniques de cette première étape, y compris leur ventilation par secteur d’activité. »

Pour la Médiation internationale, cette offre du gouvernement de transition « constitue une base viable au regard des contraintes financières de l’Etat malien. » Elle « exhorte les parties à conclure, rapidement, et dans un esprit constructif, la discussion sur la question des quotas. » En effet, le gouvernement, en avance sur le terrain des chiffres, mettait la balle dans le camp des groupes signataires. Et jusqu’ici la balle y est. On ne peut reprocher au gouvernement en même temps de retard dans le processus de paix et témoigner de l’engagement ferme des autorités de la transition à mettre en œuvre l’Accord et d’intégrer les ex-rebelles.

Quid des critiques légitimes quant aux quotas dérisoires affectés aux autres jeunes du Mali lors des recrutements dans la fonction publique de l’État et celle des collectivités ? L’État n’a pas triché. Le gouvernement ne fait que prendre en charge des engagements auxquels le Mali souverain avait souscrit. Pour la paix, même si on n’y croit pas, on avait accepté ce processus. Alors ce n’est pas maintenant qu’on va remettre ça en cause.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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