La douane a frappé, mardi matin, un grand coup. Elle a mis la main sur 3 tonnes 745 kg de résine de cannabis. La valeur marchande de la cargaison est estimée à 4,5 milliards de Fcfa. C’est une première au Mali. Le haschich ou résine de cannabis est issu d’une extraction de la résine des fleurs femelles de cannabis et peut être mélangé à des matières à moindre coût pour augmenter sa masse et donc sa rentabilité.
Selon Salifou Traoré, chef de la patrouille des enquêtes douanières à la direction générale des douanes, cette saisie fait «suite à une information reçue très tôt mardi matin faisant état d’un déchargement frauduleux à Djicoroni coura.
C’est dans le magasin d’un opérateur économique connu de nos services que nous avons procédé à cette saisie». Dans un premier temps, il y a eu un manque de coopération ce qui a poussé les douaniers à saisir la police judiciaire afin de pénétrer dans l’entrepôt. Une fois à l’intérieur du magasin, des parties climatisées ainsi qu’un lot d’objets minutieusement emballés ont attiré l’attention des soldats de l’économie.
Le trafiquant a d’abord prétendu que c’était du petit cola, ensuite du tabac pour chicha, précise notre source. Nullement convaincue par ces différentes allégations, l’équipe d’investigation a saisi la cargaison, déballé le contenu pour être fixée. «C’est après un test au laboratoire que nous avons été fixés sur la nature du produit», ajoute Salifou Traoré.
Le haschich était conditionné en plaquettes ou en blocs semblables à des savonnettes. Le produit se compacte assez facilement, ce qui permet aux trafiquants d’en cacher des quantités importantes dans des volumes restreints.
Ensuite les plaquettes sont entourées de quatre couches différentes de cellophane et films plastiques pour rendre l’emballage hermétique à l’eau et à l’air. S’y ajoute une dernière couche d’emballage de sac de riz. Aux dires de Salifou Traoré, un tel dispositif peut passer inaperçu même sous le nez des équipes cynophiles et des instruments de détection, car ils sont enduits de produits pour brouiller les pistes.
Pour le directeur du renseignement et des enquêtes douanières, ce qui est inquiétant aujourd’hui c’est la nature de ce produit qui est destiné à une certaine clientèle.