Ils sont refondus
Chez les Touaregs, on ne garde pas les bijoux de génération en génération. Les femmes les font fondre quand ils sont usés ou passés de mode.
Jean Burner, alors expert comptable en Afrique subsaharienne, a commencé à les collecter afin de les préserver. Ce Grenoblois a écrit un ouvrage sur sa collection et a fait don (au nom de l’association Asnat dont il est le président) de 453 bijoux et amulettes, au musée des Confluences, en 2015. Ce qui a déclenché cette exposition autour de ce peuple berbère nomade. Ils datent des années 1950 à 1980 et proviennent principalement du Niger.
Ils sont esthétiques
Ces bijoux, en argent, se caractérisent par leur sobriété et leur géométrie. Par exemple, les losanges symbolisent les cinq doigts de la main de Fatima que l’on retrouve dans l’Islam. Quand il y a des couleurs, il s’agit essentiellement de vert et rouge. On parle aussi des “hommes bleus”, en raison de l’indigo qui sert à teindre les voiles, et déteint sur leur peau. Enfin, les colliers et bracelets prennent vie dans le mouvement, on le constate avec les franges ou les “tsha tsha”, les tintements qu’émettent leurs triangles quand ils bougent.
Ils séduisent les Occidentaux
On trouve souvent des formes symétriques dans ces bijoux, notamment des croix qui ne sont pas l’expression d’un symbole religieux. Mais devant l’intérêt des Occidentaux, les artisans ont développé de nombreux modèles de croix (voir le tableau des 21 variations). Aujourd’hui, les touristes deviennent rares dans cette zone saharienne (Mali, Niger) et les artisans ont des difficultés à venir vendre leurs produits en Europe (visas refusés ou accordés pour de courtes durées). Écoutez leurs témoignages en vidéo.
Ils inspirent les créateurs
Des bijoutiers et des maisons de prêt-à-porter se sont réapproprié ce style. On le constate avec Hermès (bijoux et foulards), Cotélac (sacs) et Ombre Claire (bijoux).
À noter : les visiteurs (ses) pourront se faire plaisir à la boutique du musée, achalandée spécialement avec des colliers, bracelets, boucles d’oreilles en provenance du Mali, mais aussi les productions moins coûteuses d’Ombre Claire.