A Tombouctou et Taoudéni, l’installation des autorités intérimaires qui devait avoir lieu hier lundi 6 mars, a été reportée à une date ultérieure. Des groupes armés, pour empêcher la cérémonie d’investiture, ont investi des check points de la ville. Ils réclament leur implication dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Des vives tensions dans la ville de Tombouctou ont conduit à un autre report de l’installation des autorités intérimaires prévue hier lundi 6 mars. Les groupes armés, le MAA et le CJA, contestent la mise en place de ces autorités transitoires qu’ils estiment « exclusives ». Les combattants du MAA ont pris les contrôles des check points Nord de la ville. « Les commandants des zones militaires du MAA-CMA et du MAA-Plateforme de la région de Taoudénit informent l’opinion publique nationale, la Minusma, la force Barkhane et la médiation internationale que compte tenu de la persistance du Gouvernement du Mali à vouloir imposer à la population de la région de Taoudénit une direction du collège Transitoire parachutée de Bamako et incapable de répondre aux attentes de la population, qu’ils ont investis les check-point du Nord de la ville de Tombouctou », ont expliqué, le dimanche 5 mars, dans leur communiqué, les responsables des dits groupes armés. Selon un enseignant de Tombouctou, « les deux groupes sont pilotés par Dina Ould Daya, un commerçant originaire de Ber et le second est Taher Ould Alhadj, l’ancien maire de la commune de Salam. Les deux hommes cherchent à devenir président intérimaire du conseil régional de Taoudénit… Les hommes du MAA qui conteste le choix du président intérimaire de la région de Taoudénit affirment dans leur communiqué qu’il est « incapable de répondre aux attentes de la population ».
Selon des sources sur place, 3 personnes ont trouvé la mort lors de l’attaque de ces check- points. Un officier du MAA-CMA aurait succombé à ses blessures, et deux habitants de Tombouctou auraient été tués accidentellement par un véhicule de l’armée malienne.
Les autorités intérimaires de Gao et de Ménaka ont été installées, le jeudi 2 mars, avec beaucoup de difficultés.
Le mardi 28 février passé, à Kidal, le colonel Hassan Fagaga, le président de l’autorité intérimaire de Kidal a été investi, en présence des officiels maliens, des responsables des groupes armés et des membres de la médiation internationale dans la ville de Kidal. Une première tentative d’installer, le samedi 18 février, les autorités intérimaires dans l’Adrar des Ifoghas, avait échoué suite à la volte-face de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui désapprouvait la nomination, par le gouvernement malien, d’un nouveau gouverneur pour Kidal : Sidi Mohamed Ag Ichrach, un proche de la Plateforme.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain