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Think tank : Vivement une guerre sainte contre l’insécurité à Bamako et environs

Après  les narco-jihadistes du MUJAO, d’AQMI et d’Ançar Dine du très tristement célèbre Iyad Ag Ghaly, avec leurs anciens alliés du MNLA, qui faisaient régner  la terreur dans le Septentrion du Mali, avec à la clé des lapidations, les viols, la destruction d’infrastructures publiques, les pillages de banque et les amputations, c’est au tour de malfrats sans foi ni loi de tourmenter d’honnêtes citoyens au sud du pays, notamment dans la capitales et ses environs. 

 

 

Ces temps-ci, l’on assiste à une véritable recrudescence de l’insécurité dans la ville des trois caïmans, avec notamment la multiplication des braquages de motocyclistes sur Djakarta. C’est arrivé récemment, le 11 juin dernier, quand un agent de l’hôtel El Farouk, ex-Kempinsky, du nom de Mamadou Tounkara, quittant son lieu de travail, tomba sur deux braqueurs armés aux environs de 4 heures du matin, non loin de la Cité administrative.

 

 

Il refusa d’obtempérer aux injonctions de ses agresseurs, qui lui intimaient l’ordre de leur remettre les clés de sa moto Djakarta. Ceux-ci n’ont pas hésité à vider leur chargeur sur la  tête de l’hôtelier avant d’emporter sa monture, laissant derrière eux le corps sans vie de leur victime.

 

 

Quelques semaines auparavant, deux étudiants de la FLASH domiciliés à N’Toubana, village situé dans les environs immédiats de Kati, furent agressés entre la ville-garnison et Bamako, plus précisément dans le no man’s land situé entre Sirakoro-Dounfing et Samé. C’était aux environs de 5 heures du matin. Les deux étudiants avaient choisi cette heure très matinale pour se donner une chance d’avoir une bonne place dans l’amphi toujours bondé et pouvoir suivre ainsi le cours dans les meilleures conditions d’écoute.

 

Au premier coup de fusil, l’étudiant qui était «remorqué» parvint à sauter à terre et à s’enfuir. Les bandits firent signe au conducteur de s’arrêter  et de leur livrer la Djakarta. Celui-ci n’a pas accédé au désir de ses agresseurs, qui eux aussi n’ont pas hésité à ouvrir le feu une seconde fois. Touché mortellement à la tête, l’étudiant s’écroula. Les malfrats emportèrent alors la moto.

 

Récemment, un journaliste en partance pour Ségou, s’est fait agresser aux environs de 4 heures du matin au niveau de la BCEAO, par des braqueurs qui le bombardèrent avec un gaz neutralisant. Les bandits emportèrent la Djakarta et le sac du malheureux journaliste, contenant son ordinateur portable.

 

 

Par ailleurs, il ne se passe plus de jour sans qu’il y ait une agression, entre 2 et 5 heures du matin, au niveau du «pont tordu» de Niamakoro, pont qui relie ce quartier à celui de Daoudabougou. Sénou-village constitue une autre zone criminogène de Bamako, où les agressions sont quasi-permanentes, à tel point que certains habitants de cette localité périphérique de la capitale n’hésitent pas à parler d’attaques perpétrées par des militaires, vrais ou faux.

 

 

Ces cas peuvent être multipliés à l’infini. Les autorités compétentes, notamment le ministre de la Sécurité intérieure, sont interpellées par cette situation d’insécurité permanente. Car ce n’est pas du tout normal, que dans un Etat digne de ce nom, d’honnêtes citoyens se fassent déposséder de leurs biens, ou même, comme c’est malheureusement souvent le cas, que, quand ils essayent de résister, ils se fassent tuer  par des bandits sans pitié. Des bandits qui font un  pied-de-nez à la loi, à l’ordre, à la morale et aux forces de l’ordre. Comme s’il n’y avait plus ni police ni gendarmerie au Mali.

 

 

Les autorités compétentes doivent prendre ce problème d’insécurité à bras-le-corps, concevoir et adopter, fortes de renseignements précis, une stratégie conséquente adaptée à la nouvelle technique des bandits. Pourquoi ne pas opérer à moto, comme les bandits eux-mêmes le font maintenant, pour pouvoir les prendre la main dans le sac et  ainsi les coincer? Ou bien mettre des unités d’élite, spécialisées dans la répression de la grande criminalité, à leurs trousses? Il urge que ces autorités se donnent les moyens de détruire ces réseaux de bandits de grand chemin, car l’on sait que c’est à travers une division du travail, avec à la clé des braqueurs, des receleurs et autres intermédiaires, que ces gangs procèdent.

 

 

Au nombre des facteurs favorisant cette situation d’insécurité, la circulation anarchique d’armes de tous calibres que le Mali connait après tous les événements qu’il a vécus. La solution est aussi à rechercher à ce niveau. A moyen terme, au-delà de la répression, il serait utile d’élaborer des politiques hardies de création d’emplois en direction des jeunes, qui constituent la frange la plus importante de notre société, à l’instar, du reste, de la plupart des pays africains. Il n’est pas superflu de rappeler à ce sujet que plus de 60% des Maliens ont moins de 30 ans et que le taux d’accroissement annuel de la population s’élève à 3,3%.

 

 

Cette vitalité de la jeunesse est un couteau à double tranchant. Bien formée et  conséquemment utilisée, elle peut se révéler un atout majeur entre les mains des dirigeants, pour assurer le développement socio-économique du pays. Mal formée et laissée à elle-même, elle constitue une véritable bombe à retardement pour l’ensemble de la nation, comme on est en train de le voir. Il n’est pas normal que, dans un pays  où tout reste à construire ou à reconstruire, on parle encore de chômage. Les terres de l’Office du Niger sont là et s’étalent à perte de vue. De nombreux créneaux restent à combler dans le secteur des services. Les matières premières sont là pour booster une industrialisation qui n’est que balbutiante. Le manque criard d’infrastructures plaide pour le lancement de grands travaux, créateurs de dizaines de milliers d’emplois. Que manque-t-il alors? La volonté politique et l’engagement patriotique des décideurs.

Yaya Sidibé

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