XALIMANEWS : Une conférence internationale s’est ouverte mardi à Thiès pour trois jours lors desquels près d’une centaine de chercheurs, notamment, de la sous-région vont échanger sur les opportunités économiques et de sécurité alimentaire qu’offre la filière mil.
Financée par l’USAID dans le cadre du Programme « Feed the Future’’, cette rencontre organisée par le Laboratoire d’innovation sur le sorgho et le mil (SMIL), s’inscrit dans le Projet des services des entreprises du mil (USDA/PSEM). Ce programme dont la deuxième phase a démarré depuis deux semaines, se poursuit jusqu’en 2023, a indiqué le Docteur Timothy Dalton, du SMIL.
Il a pour objectif d’accroître la productivité du mil, pour la consommation et l’augmentation des revenus des producteurs.
Regroupés au Centre régional d’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS) de l’Ecole nationale supérieure agricole (ENSA), les 90 participants venus du Mali, du Burkina, du Niger, en plus de leurs homologues américains et anglais, vont échanger sur les mutations en relation avec les céréales mil et sorgho.
Cette rencontre revêt un ‘’caractère important pour la chaîne de valeurs mil’’, a dit Laurent Gomis, directeur du PSEM, précisant que sept associations de producteurs de mil s’activent dans les régions de Fatick, Diourbel et Kaolack qui comptent des milliers de producteurs.
Le PSEM intervient surtout entre Fatick et Kaffrine où sont concentrés les deux tiers de la production nationale de mil, a noté Alioune Fall, directeur de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).
M. Fall a salué la coïncidence de ce projet avec le démarrage, cette année, de la deuxième phase du PRACAS, projet agricole du Plan Sénégal émergent (PSE) qui va mettre le focus sur les céréales sèches, dont le mil.
Quelque 200.000 emplois sont ciblés dans cette filière, selon M. Fall.
Les ‘’corridors céréaliers’’ prévus dans ce projet, visent à réduire de 50% les importations de blé et d’incorporer les céréales sèches dans la production du pain. A ce jour, on est à 10% d’incorporation, a-t-il dit, notant que pour arriver aux objectifs fixés, il faut travailler à la qualité des variétés de mil utilisées, mais aussi à l’augmentation de la production.
Beaucoup d’agroindustriels hésitent, a-t-il dit, en marge de la rencontre, à basculer vers une incorporation plus importante de cette céréale locale dans le pain, n’étant pas assurés de pouvoir obtenir une quantité suffisante pour approvisionner leurs unités.
Le directeur de l’ISRA a noté que les rendements du mil sont faibles, et pourraient l’être davantage, ‘’si l’on ne fait pas attention’’, du fait des changements climatiques. M. Fall a relevé que des prévisions font état de 30% de baisse de rendement d’ici l’horizon 2050.
Il a évoqué plusieurs défis de la filière mil, liés en plus de l’augmentation de la production, pour assurer la sécurité alimentaire dans un contexte de croissance démographique, à la transformation, à la commercialisation, à la bio-fortification et à la mise au point de variétés résistantes à la sécheresse. Des variétés bio-fortifiées et hybrides ont déjà été testées, a-t-il dit.
‘’Le mil est l’une des cultures les plus importantes au Sénégal’’, a dit Abdoulaye Ndao, représentant l’USAID, annonçant que ces trois jours seront une occasion de partager l’expérience acquise par l’USAID depuis des années à travers ses projets dédiés à la filière mil.
Le docteur Ousmane Ndoye qui représentait le CORAF à cette rencontre, a souligné la place du mil dans l’alimentation humaine et animale en Afrique de l’Ouest, non sans faire part de son souhait de voir les conclusions contribuer à faire avancer cette filière dans la sous-région.
Le Centre régional d’amélioration de l’adaptation à la sècheresse (CERAAS) se chargera de la diffusion des résultats de la recherche sur la filière mil dans la sous-région, a dit Alioune Fall.
Source: xalimasn