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Terrorisme : Daesh pose un acte de guerre

Assurément, l’entrée en action de la Russie en Syrie et en Irak a précipité les évènements et obligé les terroristes à réagir au delà de leurs zones de couverture, en déposant, selon toute vraisemblance, une bombe dans un avion russe à Charm El-Cheikh, dans le Sinaï et en perpétrant un sanglant massacre à Paris. Le président français, François Hollande, a décrété l’état d’urgence et promis d’être ferme. « C’est un acte de guerre et face à la guerre, le pays doit prendre les décisions appropriées. La France sera impitoyable face aux barbares de Daech », avait prévenu, dès samedi, le président de la République française. Quant aux responsables maliens, ils ont souhaité la victoire au peuple français contre l’ennemi commun.

poutine vladimir president russe

Dimanche soir, la France a annoncé avoir effectué un bombardement massif sur le fief de l’organisation Etat islamique à Raqa (Syrie), détruisant un poste de commandement et un camp d’entraînement. La France riposte violemment, car, a dit le président français, les terroristes ont posé un acte de guerre. Cela rappelle étrangement la triste déclaration de Moussa Mara – puisqu’elle a été suivie d’une déroute – le jour de l’attaque du gouvernorat de Kidal par le MNLA et ses alliés. C’est dire, si l’on s’en tient au lexique de la paix de la MISAHEL, que les terroristes constituent un groupe organisé dont le mode opératoire est la violence extrême. En effet, dans le lexique de la MISAHEL, on lit : « la guerre est une étape avancée du conflit et du conflit violent. Il s’agit d’un conflit violent entre des groupes organisés. » L’ancien président de la République ATT n’avait-il pas prévenu ? « Ils sont plus organisés, mieux équipés » que notre armée. ATT, en général para-commando, avait préconisé ce qu’aujourd’hui le processus de Nouakchott entend mettre en œuvre.

En effet, ce processus, lancé par la commission de l’Union africaine, dans la capitale mauritanienne, le 17 mars 2015, a pour but de faciliter le renforcement de la coopération en matière de sécurité entre les pays sahélo-sahariens pour lutter efficacement contre le terrorisme et les différentes formes de crimes transfrontaliers organisés. De même, la force multidimensionnelle mixte (FMM) de lutte contre Boko Haram a été mise en place par la commission du lac Tchad (CBLT), appuyée par l’U.A., la CEDEAO et la CEEAC. L‘ennemi commun du Nigéria, du Niger,  et du Cameroun est le terrorisme, quel que soit son appellation : Boko Haram, Al Gaïda, Mujao, Etat islamique… Toutes ces coopérations politico-militaires contre le terrorisme prouvent que la terreur a atteint des dimensions surprenantes.

Interventions occidentales

Si les interventions des troupes occidentales en Afghanistan et au Mali ont permis de mettre en déroute les terroristes, il n’en demeure pas moins que ces attaques n’ont pas éradiqué tout le danger. En effet, au Mali, derrière le MNLA, dit séparatiste, se cachent des bandes armées qui ont rendu difficile la libération de Kidal et la sécurité dans certaines zones de Tombouctou et de Gao. En éliminant l’ancien guide libyen Mouhammar El Khadaffi et l’ancien président Irakien, Saddam Hussein, les Occidentaux ont plutôt contribué à créer le chaos, mettant en selle les terroristes qui ont occupé de larges portions du territoire irakien et syrien, s’emparant, du coup, des armes et ressources de ces terres, en l’occurrence, le pétrole. De ce fait, les Etats unis et l’Europe, essentiellement préoccupés à se débarrasser de guides politiquement gênants, en procurant des armes aux rebelles, ont forcément permis aux terroristes, nébuleuse difficile à distinguer des autres, de se mouvoir dans le chaos et de s’équiper dangereusement contre ceux qu’ils appellent les « croisés » et autres « hérétiques ». Dans leur obstination à se débarrasser de leurs ennemis politiques, les Occidentaux se sont évidemment rendu compte de leurs erreurs. C’est pourquoi le cas Bachar El Assad est devenu la pomme de discorde. Aujourd’hui, après les attaques perpétrées à Paris, il s’agit de savoir s’il faut l’aider ou le combattre. D’autant plus que l’entrée en action de la Russie a précipité les choses, en fragilisant sérieusement l’Etat islamique, obligé de se rebiffer, faisant exploser un avion qui venait de quitter l’aéroport de Charm El Cheikh et perpétrant des attaques sanglantes à Paris. Aujourd’hui, l’ancien président français, Nicolas Sarkosy, est persuadé qu’il faut mener la guerre totale à l’Etat islamique. Il s’agit, a-t-il dit, de protéger la France « des éléments radicalisés. » Pourtant, des combattants du HCUA ont soutenu que c’est lui qui les a poussés à revenir au Mali, lors des frappes de l’Otan, en Libye.

Nicolas Sarkosy leur aurait fait miroiter un Etat : l’AZAWAD, pour une contre partie géostratégique au Nord du Mali. L’illusion a été réelle, c’est pourquoi la CMA, désabusée, est aujourd’hui rentrée dans les rangs des troupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Lors de son point de presse, jeudi dernier, au siège de la MISAHEL, Pierre Buyoya, haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, a soutenu : « depuis notre rencontre en juillet dernier, qui correspondait avec la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et le début du lancement de sa mise en œuvre, le Mali a connu des évolutions positivement remarquables. Le Sahel a connu des situations qui ont été dans certains cas, fort inquiétantes, mais qui s’avèrent globalement encourageantes. » En fait, malgré les turbulences, les populations sont plus que jamais décidés à vivre dans un Mali, un et indivisible. Les évènements les confortent dans ce sens puisque toutes les tentatives séparatistes ont échoué au Mali et la France est aujourd’hui plus que préoccupée à mener la guerre totale contre Daech.

B.D.

 

Source:  Canard Déchainé

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