La Conférence de paix pour la Syrie Genève 2 reprend ce vendredi 24 janvier. Hier, le médiateur de l’ONU pour le conflit syrien, Lakhdar Brahimi, a rencontré dignitaires et opposants pour les convaincre de s’asseoir à la même table. En vain. Les négociations doivent débuter en fin de matinée à huis clos et opposition et représentants du régime de Damas négocieront finalement à distance.
Avec notre envoyé spécial à Genève,
La séance inaugurale présidée à 11 heures ce vendredi par Lakhdar Brahimi sera la seule fois aujourd’hui où pouvoir et opposition seront réunis dans une même pièce. Une fois passée cette partie protocolaire, les deux délégations sortiront chacune par leur porte. Elles iront se perdre dans les vastes salons du Palais des Nations de Genève où aucune d’elles ne risque de recroiser le chemin de l’autre.
Du haut des ses 80 ans, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi passera sa journée à faire la navette entre les deux délégations.
En théorie le principal sujet de discussion, c’est la mise en place d’une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs en Syrie. Comprendre également le départ de Bachar el-Assad.
Et si cette première journée de discussions se passe bien, le dialogue pourrait se poursuivre plus longtemps que prévu. Les discussions pourraient durer pendant une semaine encore. Mais pour parvenir à cet exploit, l’opposition devrait peut-être éviter d’aborder d’emblée les sujets qui fâchent, à savoir le départ du président syrien, et se concentrer sur les questions qui pourraient faire consensus comme la mise en place de couloirs humanitaires ou la libération de prisonniers.
Tout ou rien
Seulement voilà, le chef de l’opposition Ahmed Jarba refuse de négocier point par point. Pour lui Damas n’a pas le choix : c’est tout ou rien.
« La priorité pour le peuple syrien depuis le début de cette révolution, c’est la liberté, rappelle le président de la coalition nationale syrienne. Et ce que nous demandons d’abord, c’est la mise en place d’un organe de gouvernance transitoire disposant des pleins pouvoirs militaires, sécuritaires et judiciaires. Nous demandons aussi qu’Assad et son clan n’aient plus aucun rôle dans le futur. C’est notre principale exigence. Les mesures de confiance sont un paquet complet. Elles comprennent le retour de l’armée du régime dans ses casernes, la libération de prisonniers, des cessez-le-feu, la levée de blocus pour laisser passer les aides humanitaires et de la nourriture. Toutes ces mesures doivent être discutées comme un tout et non séparément ».
rfi