La dernière fête de Tabaski aura provoqué une hécatombe dans les milieux des voleurs à Bamako. Actualité oblige, les braqueurs de motocyclistes s’étaient reconvertis voleurs de moutons, faciles à écouler. Et comme des parcs à moutons avaient été improvisés partout, il y avait de quoi se mettre sous la dent. Mais à quel prix ?
Certains comme Adama Fofana, 35 ans est mort atrocement le samedi 4 octobre, à quelques heures de la fête. Il s’était habillé en grand boubou, tel un père de famille préoccupé par l’équation du bélier, à moins d’un jour de la date butoir.
Il choisit de se rendre au parc temporaire, improvisé non loin de l’hôtel Wassolo à Kalaban Coura. Adama choisit un bélier de bonne race qu’il détache et tente de partir. Le vendeur l’interpelle s’il l’avait acheté. Il répond par l’affirmative.
Voyant que ce dernier avance vers lui et sachant ce qui l’attend s’il le rattrape, il laisse son butin et prend ses jambes au cou. Il est poursuivi par la clameur publique. Rattrapé, la sentence est connue. Il est battu à sang. Des bonnes volontés réussissent à faire arrêter le lynchage. Mais il était dans un état comateux.
Evacué aux urgences du CHU Gabriel Touré, les médecins ont constaté son décès à l’arrivée. La police du 11è arrondissement qui avait été alertée a pu l’identifier grâce à la carte d’identité qu’il portait.
Dénis T Théra