L’imam Mahmoud Dicko, meneur principal de la lutte populaire qui a fait tomber le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, et ses partisans ont rendu, à travers une cérémonie, samedi 16 juillet 2022, un hommage mérité aux victimes de la répression des 10, 11 et 12 juillet 2020 qui a fait plusieurs morts. Une cérémonie au cours laquelle, il a eu à faire des mises au point par rapport à certaines accusations à son encontre comme par exemple son supposé lien avec le Qatar.
L’imam Mahmoud Dicko, l’ex-autorité morale du Mouvement populaire-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui a mis en difficulté le régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta l’exposant finalement à un coup d’Etat perpétré par Assimi Goïta et ses hommes a tenu à rendre un hommage mérité aux victimes de la répression des 10, 11 et 12 juillet 2020. Il s’agit en grande partie de la répression menée par des éléments de la Force anti-terroriste (Forsat) contre des populations opposées à l’arrestation de Mahmoud Dicko qui dirigeait, en tant qu’autorité morale, une lutte populaire contre le régime d’IBK. Cette répression a fait plusieurs victimes. C’est en hommage à ces victimes que l’imam Dicko et ses partisans ont organisé cette cérémonie marquée par la lecture du Noble Coran, un déjeuner ainsi qu’un point de presse animé par l’imam Dicko.
Ce point de presse fut l’occasion pour Mahmoud Dicko de faire certaines mises au point.
Contrairement à ce que certains espéraient ou craignaient pour ce point de presse, l’imam s’est montré pacifique contre les autorités de la transition. Il a appelé la classe politique et tous les autres acteurs à l’unisson. Selon lui, l’heure est plutôt à l’union pour faire face aux défis actuels du pays, invitant les autorités actuelles à jouer, pour leur part, la carte de l’union et de l’apaisement. Il cita le cas du Burkina Faso, où les autorités de ce pays, dans le cadre d’une initiative de paix, ont réuni tous les anciens Présidents du Faso, y compris Blaise Compaoré qui était en exil depuis 8 ans, en Côte d’Ivoire.
Selon l’imam, le nouveau Mali dont tout le monde rêve ne se fera pas en excluant d’autres Maliens.
« Nous avons fait la révolution, le parachèvement, la rectification et il reste le redressement qui se fera avec l’ensemble du peuple malien. Ce redressement ne se fera pas avec un individu ou groupe d’individus, mais avec tout le peuple malien. Il nous faut un minimum de consensus. Il est vraiment temps qu’on arrête de s’accuser inutilement sur la base d’une supposition. Il n’est pas bon de combattre quelqu’un sur la base d’une simple supposition ou rumeur », a rappelé Imam Mahmoud Dicko.
En réponse à cette rumeur ou information qui voudrait qu’il ait bénéficié d’un financement du Qatar à hauteur de 50 milliards, l’imam a répondu : « Ce qui me désespère surtout, c’est de voir des gens que je considère comme intellectuels partager de telles informations. D’abord, je n’ai jamais mis pied au Qatar. Je n’ai jamais été dans ce pays, à plus forte raison avoir un quelconque lien avec un citoyen de ce pays. Quand je vois des gens mentir jusqu’à ce point en affirmant qu’on m’a financé avec 50 milliards. C’est 50 milliards qu’on donne comme ça à quelqu’un ? Et puis, tu vas amener ça sans être remarqué ? En passant par quel aéroport ? Et si c’est dans une banque, quelle banque recevoir une telle somme de ma part sans que cela ne soit connu ? Il faut qu’on soit sérieux. Et ça me désespère sur l’avenir du pays en voyant des gens instruits croire à de telles informations », a dénoncé l’imam Mahmoud Dicko.
M.Dolo
Source: Tjikan