Alors qu’elle se rendait à Kita pour présider une cérémonie officielle, la délégation du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a été attaquée par des hommes armés. Cet assaut, survenu sur une route nationale est le deuxième du genre.
L’attaque terroriste contre le ministre de l’Environnement est survenu moins d’un mois auparavant, une embuscade similaire avait ciblé la délégation du ministre de l’Enseignement supérieur en route pour Sikasso. La répétition de ces attaques interroge : assiste-t-on à une nouvelle stratégie des groupes terroristes visant à entraver les déplacements des membres du gouvernement et, par extension, à affaiblir l’autorité de l’État dans les régions ?
Depuis des années, les groupes armés tentent d’étendre leur emprise en restreignant la présence des autorités étatiques sur le terrain. En s’attaquant désormais directement aux délégations ministérielles, ils envoient un message clair : dissuader toute initiative gouvernementale visant à restaurer son autorité dans certaines zones.
« Ces attaques ne visent plus seulement l’armée, mais cherchent à paralyser l’action gouvernementale en dehors de Bamako ».
Face à cette menace grandissante, les autorités doivent relever un double défi : garantir la sécurité de leurs représentants tout en veillant à ce que les populations locales ne se sentent pas abandonnées.
Pour y faire face, l’Etat pourrait être contraint de revoir en profondeur son dispositif sécuritaire en renforçant l’escorte des délégations officielles et en déployant des forces militaires supplémentaires dans les zones les plus exposées. Toutefois, ces mesures, bien que nécessaires, ne suffiront pas à elles seules à inverser la tendance.
Reste à savoir si ces attaques ne sont que des incidents isolés. Dans tous les cas, elles rappellent avec urgence la nécessité pour l’Etat malien de restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire et d’apporter des réponses durables à l’insécurité qui menace son unité.
Baba Keita