Ils étaient des milliers de personnes à battre le pavé, samedi dernier, pour demander le «respect du vote des Maliens».
À Bamako ils étaient des milliers de personnes à manifester dans les rues, le samedi dernier, pour revendiquer la victoire de Soumaïla Cissé et dénoncer un «hold-up» électoral. Arrivé deuxième, derrière Ibrahim Boubacar Kéïta, avec 32,83% des voix, Soumaïla Cissé et ses partisans réfutent ce score qui est, selon eux, est le fruit de la «fraude» et des «bourrages d’urnes». Ils appellent la Communauté africaine à s’impliquer afin que les vrais résultats soient rendus publics afin d’éviter une crise au pays.
Partis de la place de l’Indépendance pour la Bourse du Travail, les marcheurs, tout le long de leur trajet, aux sons des vuvuzelas, appellent au respect des votes des Maliens.
«Je suis venu manifester contre la fraude, le bourrage des urnes et le vol des votes des Maliens. Tous les Maliens sont aujourd’hui interpellés à l’issue de cette élection qui est un crime contre la Démocratie. Je reste mobilisé jusqu’au bout. On nous parle des requêtes devant la Cour Constitutionnelle; mais, aujourd’hui on sait que la Cour elle-même n’est pas impartiale. Je ne m’attends pas à autre chose de sa part. La Cour ne fera qu’entériner ce qu’a dit le Ministère de l’Administration Territoriale. C’est pourquoi j’invite tous les Démocrates à dire non à ce qui se passe ; car, c’est tout simplement inadmissible», fulmine, Mohamed Salia Touré, ancien Président du Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ).
Pour le camp de Soumaïla, leur candidat sur la base des procès verbaux des différents Bureaux de vote a été élu avec plus de 51% des voix et 46% pour Ibrahim Boubacar Kéïta.
Pour faire « respecter ce vote », les « Amazones » de Soumaïla ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
«On a la victoire, il y a eu vol. IBK a volé les voix de Soumaïla. Nous, on est serein; car, la victoire est à nous. Croyez-moi on ne va pas lâcher. Cette victoire on va l’arracher », clame Bouné Aminata Souaré, une des «Amazones» de Soumaïla Cissé.
Le Directeur de Campagnes de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, appelle quant à lui la Communauté africaine à s’intéresser de plus près à ce qu’il qualifie de «hold-up» électoral «Le vol qui a été perpétré ces derniers jours n’est pas acceptable. Par conséquent, les gens sortent pour dire leur dégoût de la fraude électorale, du trucage et de la falsification de leurs suffrages. C’est inacceptable, le Peuple sort et le dit. Nous en appelons à notre Peuple, à l’opinion démocratique internationale ; nous en appelons à l’opinion africaine ; c’est extrêmement important pour que le trucage ne prenne pas le dessus sur la volonté populaire. Que la volonté populaire ne soit prise en otage par ceux qui veulent s’accrocher au pouvoir malgré leur bilan désastreux», a-t-il scandé.
Le cas Ismaël Borro?
Au cours de cette marche, l’ «enlèvement» de Paul Ismaël Borro, un des soutiens de Soumaïla Cissé, était sur toutes les lèvres. On se souvient que ce dernier avait été arrêté et amené de force. C’est après des conférences de presse que l’on saura finalement qu’il est aux mains des Gendarmes avec son ami Kimbiri qui, lui aussi, avait été arrêté. Ils sont accusés d’avoir voulu «déstabiliser le pays» en armant des jeunes. Des accusations «farfelues», selon la femme de Paul Ismaël Borro qui a pris la parole lors de cette marche pour témoigner. Soumaïla Cissé et tous ceux qui ont pris la parole ont appelé à une libération sans délai de Paul Ismaël Borro et de son ami Kimbiri.
Mohamed Sangoulé Dagnoko
LE COMBAT