Promoteur immobilier remonté face à des allégations de spéculation foncière qui le rendent responsable de l’expropriation de ” populations pauvres”, le député CNID, l’Honorable Hadi Niangadou, élu en commune II sur la même liste que l’Honorable Karim Keïta, jure la main sur le cœur ” d’avoir obtenu tous ses titres fonciers en bonne et due forme”. Et il soutient n’avoir reçu aucune faveur de la part d’IBK, qui n’était pas encore aux affaires au moment où il achetait ses parcelles de terrain, encore moins son fils Karim Kéïta qui était loin de penser qu’il allait être élu un jour député “.
Promoteur immobilier remonté face à des allégations de spéculation foncière qui le rendent responsable de l’expropriation de » populations pauvres », le député CNID, l’Honorable Hadi Niangadou, élu en commune II sur la même liste que l’Honorable Karim Keïta, jure la main sur le cœur » d’avoir obtenu tous ses titres fonciers en bonne et due forme ». Et il soutient n’avoir reçu aucune faveur de la part d’IBK, qui n’était pas encore aux affaires au moment où il achetait ses parcelles de terrain, encore moins son fils Karim Kéïta qui était loin de penser qu’il allait être élu un jour député « .
Ce n’est point une surprise que le torchon puisse brûler de temps en temps, sinon tout le temps, entre les populations, voire des notabilités coutumières, et les promoteurs immobiliers. Cela dans la mesure où l’on a toujours eu l’impression que les intérêts des uns et des autres sont toujours diamétralement opposés. Une situation que l’état de non droit, dans lequel nous pataugeons, renforce de jour en jour. La terre étant devenue dans notre pays une sorte de matière première, un investissement juteux dans lequel élus et spéculateurs de tout poil trouvent leurs comptes. Et cela au détriment de l’Etat lui-même et des populations habitant sur ces terrains.
C’est pourquoi les agences immobilières, dont l’existence est plus qu’indispensable, sont assimilées sans distinction, à cette spéculation foncière devenue le sport favori de certaines agences immobilières.
«Allégations mensongères»
Face aux informations qui lui rendent responsable d’expropriation des terres des « populations pauvres » à Toubana, Ngomi ou à N’Tabacoro, le promoteur immobilier, Hadi Niangadou, PDG de Banga Immobilière, a rejeté d’un revers de la main ces allégations traitées de mensongères. Par exemple, s’agissant du site de Toubana, situé à Kati koko, il affirme avoir acheté ces terrains à la suite d’une opération de vente à laquelle avait procédé l’Etat suite à l’incapacité d’une société malaisienne d’y réaliser des logements sociaux comme cela était convenu entre celle-ci et l’Etat du Mali.
Devant cette situation, l’Etat, aux dires du député Niangadou, a alors abrogé le décret qui octroyait ce terrain à ladite entreprise et a procédé à la vente desdites parcelles à des magistrats et à des agences immobilières. C’est ainsi que Banga Immobilière a en acheté quelques hectares.
D’après l’Honorable député, à N’Tabacoro, c’est après avoir procédé à l’expropriation et au dédommagement des populations que l’Etat s’est engagé dans le cadre d’un partenariat public-privé avec notamment Banga Immobilière. Celle-ci a ainsi immatriculé ses titres sur ce domaine en 2013.
Quant aux habitants qui arguent posséder un autre titre foncier datant de 2002, le PDG de Banga Immobilière rétorque que ce document n’est plus valable dès lors que les détenteurs de ce titre ont été expropriés par l’Etat. Quant aux habitants du site qui n’ont pas été dédommagés (quelque 10%), le PDG Hadi Niangadou leur demande de saisir les Domaines de l’Etat en vue du règlement de cette question qui ne peut que concerner et relever de la compétence des seuls pouvoirs publics.
800 familles sur la propriété de Banga
La situation de Ngomi, selon Niangadou est différente : ce sont deux familles de la notabilité Niaré qui se disputent la propriété d’un terrain que l’une des familles lui a vendu comme étant sa propriété coutumière. Après l’avoir enregistré chez un notaire, il s’est alors trouvé cette autre famille qui s’est présentée devant Banga Immobilière pour contester la vente et a obtenu une sorte de compréhension auprès d’un sous-préfet.
Quant au site de Gouana (situé vers Kabala), c’est l’Etat qui s’est engagé, là encore, à négocier avec Banga Immobilière pour que les occupants de ces parcelles appartenant à l’agence puissent y rester. Car, il ne viendra à l’esprit de personne de vouloir chasser quelque 800 familles quoique ces parcelles soient la propriété de Banga Immobilière, selon son P-DG.
Pour conclure, le député s’est dit dépité suite à ces allégations d’abus de pouvoir, d’expropriations forcées, de spéculations foncières dans lesquelles ni lui ni sa société n’ont jamais trempé. Il gère, d’après lui, une agence créée en 2001 qui a, certes, toujours cherché des parcelles auprès de l’Etat en vue de mener ses opérations mais dans la plus grande légalité et dans le respect strict des intérêts des populations.
En ce qui concerne les informations selon lesquelles il bénéficierait du soutien du pouvoir, l’intéressé est amer : » Je ne dois ni à IBK ni à son fils mes titres fonciers, encore moins mon élection « .Il rappelle à l’occasion sa première élection comme député en 2007, en martelant qu’il a été élu en 2013 sans « aucun soutien d’IBK « . Hier, comme aujourd’hui, s’est-il empressé d’ajouter. Affaire à suivre.
Mamadou FOFANA
Source: L’Indépendant