Des milliers de Ghanéens ont manifesté, mercredi, pour exprimer leur ras-le-bol envers les coupures d’électricité qui ralentissent l’activité économique du pays. Depuis janvier, les délestages peuvent durer plus de 24 heures. Reportage à Accra.
“Nous sommes en train de mourir.” Les slogans scandés par les manifestants sont à la hauteur du ras-le-bol. Rassemblés à l’appel de l’opposition, des milliers de Ghanéens ont défilé, mercredi 18 février, dans les rues de la capitale Accra pour dénoncer les nombreuses coupures d’électricité qui rythment leur quotidien.
En ce moment, les particuliers et les petites entreprises ont droit à 12 heures d’électricité, suivies de 24 heures sans courant. “Les gens perdent leur emploi, rien ne marche dans ce pays”, déplore une manifestante. “Nous, contribuables, continuons à payer nos impôts, le gouvernement doit agir”, exige un autre.
Capacités insuffisantes
Au Ghana, l’électricité appartient à l’État, mais celui-ci affirme ne pas avoir aujourd’hui la capacité de fournir du courant à tout le monde constamment. Le gouvernement dit chercher des solutions, mais pour le Nouveau parti patriotique (NPP, opposition), les résultats sont loin d’être satisfaisants. “L’opposition demande au gouvernement d’arrêter ce gâchis, d’être plus transparent et de s’occuper davantage des préoccupations des Ghanéens”, réclame Dr. Matthew Opolau Prepil, député du NPP.
Depuis début janvier, Juliana Adjeley Nortey, dirigeante d’une petite entreprise de couture, ne dispose de courant que trois fois par semaine en moyenne. Une situation qui a de lourdes conséquences sur sa main-d’œuvre. “Avant, j’avais cinq employés. Mais j’ai dû en licencier deux”, regrette-t-elle. “J’espère que cette situation ne va pas durer. Je prie pour que cela aille mieux. Là, je devais découper des tissus mais je ne peux pas travailler. J’ai demandé à mes employés de ne pas venir aujourd’hui, c’est une journée de travail perdue.”
Juliana a suspendu son projet d’agrandir son entreprise. Sa seule priorité désormais est de ne pas mettre la clé sous la porte.
Source: France24