Suite à l’interdiction de leur marche hier, mardi 02 avril 2019, dans l’après midi, par les autorités maliennes, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a animé un point de presse, séance tenante, à la Maison de la presse de Bamako pour dénoncer la violation de la liberté de manifestation qui, selon lui, est un droit constitutionnel. Selon le FSD, cette marche avortée avait pour but de défendre le Mali, la cohésion nationale et interpeller les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités afin que la recrudescence de la violence cesse au centre du Mali. «Le vendredi, il y a la marche des religieux. Nous demandons à nos militants et à nos militantes de participer à cette marche. On arrêtera plus parce qu’il n’y a aucune raison. C’est un droit constitutionnel. Nous n’allons pas en abuser mais on va en user comme il faut », indiquent les membres du FSD. Par ailleurs, lors de ce point de presse, les responsables du FSD ont souhaité la démission du premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et de son gouvernement pour « incompétence avérée à tous les niveaux ».
Ce point de presse était principalement animé par Oumar Hamadoun Dicko, en présence de Konimba Sidibé, Me Amidou Diabaté, Me Hassane Barry, Nouhoum Togo et de Paul Ismaël Boro, tous membres du FSD. « Nous avions souhaité organisé une marche unitaire depuis la semaine dernière avec la société civile, les formations politiques et les syndicats. Le samedi passé, on nous a demandé de reporter cette marche en raison du deuil national. Ce deuil finissait dimanche. Nous avons demandé à nos partenaires d’organiser ensemble une marche pour le mardi. Nous apprenons pour des raisons obscures que le gouverneur du district de Bamako a décidé de ne pas autoriser la marche », c’est par ces mots que le conférencier, Oumar Hamadoun Dicko du FSD a commencé son allocution.
Avant d’ajouter que le gouvernement cherchait l’affrontement en interdisant cette marche. Selon lui, ladite marche a été transformée en conférence de presse. « Il s’agissait pour nous de marcher pour le Mali, de marcher pour défendre les valeurs, de marcher pour arrêter tout ce qui se passe au centre de notre pays. Au moment où je vous parle, on vient de recevoir une dépêche comme quoi, la frontière Burkina Faso du côte de Bankass, il y aurait eu encore une centaine de morts maintenant », a-t-il déploré. A ses dires, la marche était programmée pour dénoncer les dérives du gouvernement, pour dénoncer la mal gouvernance.
« Nous avons souhaité cette marche pour demander la démission du premier ministre et de son gouvernement pour incompétence avérée à tous les niveaux. Nous avons également souhaité cette marche pour la cohésion nationale. Il n’y a pas de conflit entre les peuls et les dogons. Le vendredi, il y a la marche des religieux. Nous demandons à nos militants et à nos militantes de participer à cette marche. Est-ce qu’ils vont interdire la marche du vendredi ? Est-ce qu’on peut interdire la marche du vendredi ? Toute la question est là », a-t-il dit. Aux dires de Oumar Hamadoun Dicko, le FSD va programmer et planifier d’autres marches.
« La prochaine marche, c’est vendredi. Il y en aura d’autres. On arrêtera plus parce qu’il n’ ya aucune raison. C’est un droit constitutionnel. Nous n’allons pas en abuser mais on va en user comme il faut », a-t-il conclu. Pour sa part, Nouhoum Togo du FSD a fait savoir que la marche avortée avait pour but de montrer à la communauté internationale que trop c’est trop. Il a déploré l’interdiction de manifester. Me Hassane Barry abonde également dans le même sens en disant qu’il n’y a pas de raison de s’opposer à la marche. Il invita tout le monde à sortir le vendredi 05 avril 2019 pour participer à la marche des religieux dans l’après midi.
Quant à Konimba Sidibé, il a déploré l’attitude des autorités maliennes. «Combien de mort faudrait-il dans ce pays pour que le gouvernement, le président IBK et Soumeylou Boubèye Maïga ouvrent les yeux. Ça commencé par un, deux, trois, c’est maintenant par centaine que ça s’annonce régulièrement. Combien de mort faudrait-il pour que nos gouvernants ouvrent les yeux. Je constate que nous avons affaire à un président de la République, à un premier ministre qui sont sourd à la détresse du peuple malien. Un président de la République, un premier ministre qui sont dans l’aveuglement total, incapable de voir les massacres quotidiens. Nous n’avons pas d’autres choix que la résistance à ceux qui sont en train de semer la haine dans notre pays, la résistance à l’oppression et à la répression », a martelé l’ex ministre Konimba Sidibé.
Pour Me Amidou Diabaté, il a invité les uns et les autres à s’organiser pour exercer ce droit fondamental qui est la liberté de manifestation. « On ne peut pas empêcher un peuple à manifester pacifiquement à moins qu’on veut l’inciter à l’insurrection », a-t-il dit. Il a déploré le fait qu’une simple décision du gouverneur viole la constitution. Enfin, il dira que la meilleure arme du peuple, c’est la manifestation pacifique.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain