Suite à l’interdiction de leur marche hier, mardi 02 avril 2019, dans l’après midi, par les autorités maliennes, le Conseil national de la société civile (CNSC) a animé une conférence de presse, séance tenante, à la Maison de la presse de Bamako pour décrier la violation de la liberté de manifestation. Selon la société civile, cette marche avortée avait pour but non seulement de rendre hommage aux victimes des attaques terroristes perpétrées au nord du Mali, mais aussi, d’interpeller le gouvernement pour la sécurisation des personnes et de leurs biens. Au cours de cette conférence de presse, le président du CNSC, Boureima Allaye Touré a précisé qu’il appellera ses membres à marcher avec les religieux le vendredi prochain au cas où ladite manifestation sera autorisée.
Outre le conférencier, Boureima Allaye Touré, on notait la présence du président de Guinna Dogon, Mamadou Togo, de Seydou Tall de Tapital Pulaku, du président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Chérif Mohamed Haïdara et d’autres personnalités.
« Le Conseil National de la Société Civile, informe toutes les organisations de la société Civile, l’opinion nationale et internationale, que suite à l’avis défavorable du Gouverneur du District de Bamako, la marche citoyenne initialement prévue ce jour 02 Avril 2019 est annulée », c’est ce qui ressort du communiqué de presse du CNSC.
Le Président du Conseil National de la Société Civile regrette cette décision au moment où la nation toute entière doit en communion rendre hommage à la mémoire des victimes. Selon la société civile, la réconciliation tant prônée passera par là.
Aux dires du conférencier, Boureima Allaye Touré, la marche avortée avait pour but d’interpeller le gouvernement à sécuriser les personnes et leurs biens. A l’en croire, c’était une marche pacifique pour exprimer leur douleur aux familles endeuillées.
« C’est le gouvernement qui nous empêche cette marche citoyenne et de paix. Ce n’est pas de bon gré qu’on a sursis à la marche », a-t-il dit. Il ose espérer que le gouvernement change de comportement. Pour lui, l’Etat doit prendre ses responsabilités. «Nous avons plusieurs manières de dénoncer, s’il nous empêche de marcher, nous avons notre liberté d’expression », a-t-il dit.
Répondant aux questions des journalistes, Boureima Allaye Touré a fait savoir que l’interdiction de la marche est inconstitutionnelle. Il a précisé qu’il appellera ses membres à marcher avec les religieux le vendredi prochain au cas où ladite manifestation sera autorisée.
Mais, dans le cas contraire, dit-il, il ne fera pas appel à ses militants à manifester. Pour sa part, Chérif Mohamed Haïdara du CSDM a souhaité une marche unitaire. Avant de signaler que les Maliens de l’extérieur manifestent pour dénoncer l’insécurité au Mali. Mais, toutefois, il n’arrive pas à comprendre le fait que les Maliens de l’intérieur n’arrivent pas à marcher.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain