Lors du meeting de Tabital Pulaaku du samedi 26 janvier 2019, au palais de la Culture, le Président de cette association, Abdoul Aziz Diallo, a révélé que : «Des militaires sont en train de recruter des jeunes uniquement Bambaras dans le Cercle de Banamba», notamment dans les villages où des écoles sont fermées par les djihadistes depuis le 2 novembre 2018. Pourquoi ce recrutement au sein d’une seule communauté ethnique et à quelle fin?
Pour en savoir plus, nous avons joint le Maire de la Commune rurale de Toubacoro, dans le Cercle de Banamba, une localité victime de la présence des djihadistes. Pour le Maire, M. N’Diaye, c’est avec nous qu’il apprend cette information. Mais, tout de même, il nous avait promis qu’il va se renseigner et nous revenir. Après, nous avons joint le Maire de Sébété, M. Dembélé, une autre commune rurale du Cercle de Banamba, victime, elle aussi, de la présence des djihadistes. Mais, lui n’a pas décroché notre téléphone. Notre dernière tentative pour en savoir plus dans le cadre de notre recoupement, c’est avec Papa Camara, un Habitant de Sébété, qui a été formel: «Cette information est fausse, dans la mesure où je collabore avec le Sous-préfet, le Maire, le Président du Conseil du Cercle et le Président de l’Assemblée Régionale de Koulikoro». Même si cette information est avérée, l’Armée étant une grande muette, ces genres d’affaires sont rarement étalées sur la place publique. Donc, si cette information arrivait à se confirmer, la question qui se poserait serait de savoir à quelle fin ? Sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, Bamako est soupçonné de soutenir certains groupes d’autodéfense comme sa participation supposée dans la création des milices songhaï (le Ganda Khoy et le Ganda Izo). Ces derniers temps, selon des sources spécialisées, l’on faisait état d’un soutien effectif de l’État à la milice Dan na Ambassagou (les Donzo). C’est dans le cadre de la lutte contre un terrorisme qui fait rage dans notamment le Centre du Mali, et qui y était incarné par le prédicateur peulh Amadou Koufa. L’État pensait qu’avec des milices privées, il pouvait régler le problème du Nord et du Centre voire dans tout le Sahel occidental qui serait dans les viseurs. Mais cette stratégie n’est qu’une erreur monumentale, car l’amalgame n’a jamais pacifié un pays, mais, en revanche, cela ne fera qu’aggraver la crise et les rancœurs entre les victimes et les bourreaux.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT