Selon les auteurs d’une étude intitulée «Justice-Prévention- Réconciliation (JUPREC), en collaboration avec l’organisation des Avocats sans frontières (ASF), les causes de la corruption au Mali vont de l’impunité à l’influence négative de la mondialisation en passant par la pauvreté, le chômage, l’ignorance des droits et devoirs, les relations sociales, la perte des valeurs sociales, l’amélioration du standing social, la faible capacité des contre-pouvoirs de la société civile.
En définissant simplement la corruption, on peut dire qu’elle est peut-être considérée comme un acte de déviations par les agents de l’État par rapport à des normes ou règles formelles qui régissent leurs comportements (Mény, 1995, Maki, 1996 ; Amundsen et alii, 2000).
Au plan relativement universel, la Banque Mondiale retient la définition suivante pour la corruption : «Utiliser sa position de responsable d’un service public à son bénéfice personnel».
Aussi, la Banque Mondiale (1990) a mentionné que la corruption est «l’emploi abusif d’un poste public pour obtenir des gains prives».
Toujours selon la Banque Mondiale, la corruption et le blanchiment d’argent sont fondamentalement liés.
L’ONG internationale ‘‘Transparency international’’ (1999) parle de la corruption lorsque, dans leurs comportements, des Représentants du secteur public, qu’il s’agisse d’Hommes politiques ou de fonctionnaires, s’enrichissent de manière incorrecte et illégale ou qui enrichissent leurs proches, en se servant de manière abusive du pourvoir qui leur est confié.
De son côté, le Conseil de l’Europe (1999), dans sa convention, avance que c’est quand il y a l’offre, l’octroi ou l’acceptation, directement ou indirectement, d’un pot-de-vin ou de tout autre avantage injustifié ou de toute perspective similaire, qui déforment la bonne exécution d’un droit ou comportement, quel qu’il soit, qui est exigé du bénéficiaire.
La corruption active consiste à proposer de l’argent ou un service à une personne qui détient un pouvoir en échange d’un avantage indu. La corruption passive consiste à accepter cet argent ou cet avantage.
La petite corruption, elle, est pratiquée par les agents et employés subalternes aux petits revenus afin de boucler les fins de mois et de parer aux situations sociales urgentes (maladies, baptêmes, mariages, obsèques, etc.). Également, l’on parle de la grande corruption à des moments où il y a des commissions ou promesses d’emplois, de postes en jeu pour détenir ou attribuer des marchés publics, pour débaucher des élus, obtenir des visas, pour lever les mots d’ordre de grèves ou faire taire des affaires ou dossiers des montants détournés ou des sommes d’argent à blanchir.
Selon la même étude, la corruption est pratiquée par deux catégories. C’est chez les agents subalternes occupant des postes dits juteux (Douanes, Impôts, Police, Gendarmerie, Trésor, Marchés publics), les décideurs et hauts Responsables administratifs et politiques ainsi que les grands opérateurs économiques (fournisseurs, consultants, entrepreneurs),… À suivre !
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