Modibo Keita : « Fidèles à notre idéal d’union et de paix, j’insiste sur ce mot, nous sommes décidés à établir des relations amicales avec tous les Etats du monde, sans exclusive aucune, singulièrement avec ceux d’Afrique qui seront désireux de promouvoir une politique d’union et de progrès, de s’engager résolument dans la lutte pour la libération totale du continent africain et l’établissement d’une paix durable entre tous les peuples.
L’idée de la Fédération, une semence virile de l’unité africaine
La République du Mali est née. Le Mali continue. Le mot Mali continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à l’éclatement de la Fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis. Nous restons mobilisés pour l’idée de la Fédération qui, malgré tout, demeure une semence virile de l’unité africaine. Nous avons perdu une partie, mais nous gagnerons la manche, inch Allah. Les puissances d’argent, les forces rétrogrades et impérialistes n’y pourront rien.
Camarades, la Fédération du Mali en tant qu’entité territoriale n’existe plus. Son support politique était le Parti de la fédération africaine dont le président est M. Senghor. La rupture entre la République soudanaise et la République du Sénégal, provoquée par des contradictions politiques fondamentales, met en cause l’existence et le fonctionnement du PFA.
Un extrait du discours d’ATT à l’occasion du cinquantenaire : « II y a cinquante ans, que ce double événement historique s’est produit et cela nous offre l’heureuse occasion, de jeter un regard sur le cheminement du peuple du Mali, sur ses constructions successives à différentes époques, sur les défis auxquels il faut faire face.
Chers compatriotes,
La période coloniale a enserré dans ses mailles, des peuples qui avaient bâti de brillantes civilisations, fondées sur une organisation politique et sociale, forte de son équilibre et des valeurs qui la sous-tendaient et dont certaines parmi les plus importantes ont résisté à l’usure du temps et ont continué à nous inspirer :
Le sens de l’honneur, de la dignité, de la tolérance et de la solidarité constitue des valeurs sur lesquelles repose notre société et c’est là, un héritage plusieurs fois séculaire.
Quand nous évoquons les empires et les royaumes, qui se sont succédé sur notre terre natale, ce n’est pas pour nous refugier dans une auto satisfaction stérile, sans liens avec les réalités du présent, mais pour nous convaincre que si la République du Mali a cinquante années d’existence, le Mali est vieux de plusieurs siècles, il a abrité des Etats organisés et dont Ie dynamisme surtout économique, à travers les échanges commerciaux transsahariens, ont été de puissants facteurs de prospérité, des Etats qui ont su créer des réseaux de relations et de brassage humain… »
Discours d’Alpha Oumar Konaré à l’inauguration du monument de l’Indépendance :« Ce jour, en ce lieu, en ce moment, s’accomplit un acte de destin, celui d’une République née un 22 Septembre, il y a trente-cinq ans, fièrement baptisée par ses pères « République du Mali » L’œuvre que nous allons inaugurer dans un instant symbolise notre souveraineté reconquise et porte pour la postérité l’idée de l’indépendance qui lui donne aujourd’hui naissance. Ce monument, œuvre architecturale inspirée de notre civilisation séculaire et débout comme la fierté servira de repère aux enfants du Mali. Au-delà de l’indépendance qu’il magnifie, ce monument est aussi le symbole de luttes qui l’ont précédée : Les glorieuses de la résistance à la pénétration coloniale, les actes de refus de la domination étrangère. L’arcade de l’indépendance est la première d’une série d’ouvrages qui ambitionne d’élever dans les mémoires le souvenir des moments singuliers qui ont pu signifier le fonds de vertu de cette terre d’accueil et la qualité de ces hommes. Entre autres valeurs humaines fondamentales pour les maliens, je soulignerai celles de l’honneur, de la dignité, mais aussi le sentiment de solidarité qui devrait unir les habitants d’une même cité, d’un même pays, d’un même continent et d’une même planète. Un Peuple, Un But, Une Foi, notre devise.
Au bout de ce pinacle qui fixe l’azur comme un indexe, vous pouviez voir s’étendre le temps du Mali. Le Temps du Mali c’était avant-hier avec Ouagadou, Sosso, Tekrour, Mali Kingui, Songhaï, les Royaumes Khassonkés, les Royaumes Bamana de Ségou et du Kaarta, l’Empire Peul du Macina, l’Empire d’El Hadj Oumar, le royaume du Kénédougou. Le temps du Mali c’était hier avec toutes les cités martyres du temps colonial versant leur sang pour être : Sabouciré le 22 Septembre 1878, Goumbako le 11 Février 1881, Daba le 15 Janvier 1883, Woyowayanko le 12 Avril 1883, Toubakouta le 8 Février 1887, Koundian en 1889, Ségou le 6 Avril 1890, Ouessébougou le 25 Avril 1890, Nioro le 1e Janvier 1891, Diéma le 24 Février 1891, Dougboko en Décembre 1892, Sikasso le 1e Mai 1898, Achourat en Novembre 1909, Nonkon en 1912, Belema, Yangasso, Touton, Tomian, Bana, Koro en 1913, Tenekarté en 1914, Koumi le 18 Mars 1915, Filingué, Anderaboucane en 1916, Tabi en 1920 et j’en passe…. »
Youssouf Sissoko
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Source : Inf@sept –