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Soumaila Cissé : Ses combats et impressions ces cinq dernières années

Dans la mouvance de la campagne, le candidat du parti de la Poignée de main, Soumaïla Cissé a organisé une causerie débat avec les journalistes en leur faisant part des différents combats républicains qu’il a menés au cours de ces cinq dernières années en tant que député et chef de file de l’opposition et ses impressions depuis le début de la campagne.

“Pour  mes impressions de cette campagne, la mobilisation des femmes, elles constituent l’électorat le plus élevés. Au cours de la compagne électorale quand vous voyez les femmes dans les différentes rencontres cela est rassurant. Elles sont toujours engagées de façon réelle. Elles ne sont pas engagées de façon factice. Les femmes ont une dynamique, leurs engagement en traine forcement leurs enfants et leurs époux à prendre position. C’est ce qui est très réconfortant pour moi.

En ce qui concerne le volet justice et réconciliation, pour endiguer ce fléau de l’insécurité, il faut atténuer les inégalités sociales, auparavant le Mali n’avait jamais connu de conflit intercommunautaire. La solution est le retour à nos valeurs cardinales qui sont entre autres, le respect, l’écoute active, le pardon et la nécessité de la cohésion sociale parce que sans cohésion il n y a rien qui puisse fonctionner.

J’ai parlé de la corruption, j’ai parlé de ma famille, l’éloignement des membres de ma famille à tous les postes de la fonction publique une fois élu. Parmi les différents postes que j’ai occupés personne ne pourra me dire que j’ai embauché un membre de ma famille. Que cela soit la CMDT, de l’ACI, du ministère des Finances et de l’Economie, en tant super ministre et ni au ou j’étais président de la Commission de l’Uémoa. Concernant la  justice, elle est toujours avec de rigueur, pour le cas de Sanogo, je pense qu’il est préférable que la justice s’en occupe.

Je laisserai la justice faire son travail. La justice malienne est souvent critiquable mais je pense qu’il faut faire confiance à la justice. Ce que je combats et combattrai, c’est l’impunité, tout le monde doit être à égalité devant la justice que cela soit la justice pénale ou la justice électorale. Comme le cas de la cour constitutionnelle pour le traitement des dossiers des candidats à l’élection présidentielle, un jour tout est mauvais, lendemain tout est bon cela n’est pas rassurant.

Devant une foule en période électorale, les hommes politiques essayent de capter la réalité sociale des différentes localités. Leurs donner la parole pour qu’il exprime leurs soucis, leurs préoccupations et les sujets dont elles veulent parler. Dans le monde rural, les paysans ont beaucoup d’autres soucis que de parler du procès Sanogo. Par exemple à Kadiolo, le souci majeur est de transformer les écoles communautaires en écoles publiques. Ces enseignants sont payés par les communes et les communes n’ont pas assez de moyens pour assurer le paiement de ces enseignants. C’est pourquoi j’ai dit qu’une fois élu j’embaucherai sans concours tous les sortants des IFM.

Dans mon programme tous ceux qui concernent les services sociaux de base sont prioritaires. Aucun partenaire ne peut s’opposer à cela parce que ceux sont des choses liées à la vie. Pour ma satisfaction de mes hommes sur le terrain dans cette campagne, c’est plus ou moins comme dans  toute entreprise humaine et surtout j’ai constaté beaucoup l’implication de nos alliés particulièrement le Parena. A Banamba, Kadiolo et à Zégoua les directeurs de campagne sont du Parena dont la mobilisation a été au top niveau. Nous sommes des hommes, chacun d’entre nous peut avoir sa petite frustration, avoir pensé qu’on n’est pas considéré. Et chacun veut faire à hauteur de souhait.

En trois semaines, vivre ensemble cela n’est pas une chose facile mais les choses se corrigeront petit à petit. Mettre les hommes ensemble pour qui certains ont été des fois des adversaires. Même  avec la direction de campagne, ils sont débordés. Je me couche très tardivement tous les jours, la campagne n’est pas chose facile. Ce n’est pas facile pour les hommes politiques d’être toujours disponible. Afin qu’il n’ait pas  des cas de Tessit et Talataye de l’élection communale passée, je les ai dénoncés mais je n’ai pas eu  de soutien des journalistes sur ce problème. Ceci est un cas où il y a eu 6000 électeurs, 6000 votants et 6000 RPM.

Si cela s’est passé à Tessit, ça peut se passer dans d’autres endroits. Ce genre de problème n’est pas un problème politique, c’est une affaire d’Etat. Cela s’est passé comme une lettre à la poste sans problème. Cette situation devrait être décriée par les plumes des journalistes et moi je n’ai  pas eu d’appui des hommes de médias. Devant certaines situations on ne vous demande pas de faveur. Il était demandé seulement aux journalistes de dénoncer un fait réel qui viole la loi. Dans les régions du nord et du centre, un certain moment donné nous nous sommes  tous dit qu’il ne pouvait pas y avoir de l’élection. En 2016 quand j’étais  en visite à Niafounké, j’ai appelé le ministre en question pour lui demander de passer à la télé qu’il y aura d’élection de tel endroit à tel endroit au cours des élections communales mais il ne m’ont pas écouté et il y a eu des morts.

Et aujourd’hui encore le gouvernement à l’obligation de passer à la télé pour déclarer de tel endroit à tel endroit il ne peut y avoir d’élection pour éviter les morts d’homme. Parce qu’il y a des endroits où il y aura ni représentant de l’administration, ni de la majorité et ni opposition pour faire cette élection. Dans cette élection, il ne doit pas y avoir de plan B, accepter un plan B, c’est accepter l’aventure. Les maliens ne doivent pas concevoir cela parce que il y a beaucoup de signaux de fraudes et ce problème de fichier électoral vient conforter mes doutes. Vous savez à un certain moment donné, j’ai demandé aux nations unies de la certification de cette élection, un peu comme la côte d’Ivoire, qu’il ait une équipe internationale qui centralise les résultats en même temps que les structures en charge de l’élection afin de les  comparés. Mais je n’ai  pas eu de réponse et je pense que c’est un refus gentil.

C’est dommage, un pays qui est déjà en crise,  je pense qu’il faut éviter une deuxième crise. Pour éviter aujourd’hui une crise post-électorale, il faut qu’il y ait un bon arbitrage électoral. Le Mali n’est pas en situation normale et il ne faut pas que le cas de Gbagbo nous arrive. Le cas du référendum de la révision constitutionnelle. Le texte était déjà passé du conseil des ministres, voter par l’Assemblée nationale et la cour constitutionnelle avait déjà qualifié la crise d’insécurité résiduelle,  il ne restait que la consultation de la population.

C’est devant la pression populaire que le régime a reculé. C’est le peuple qui devient toujours le dernier arbitre et souvent cela peut être dangereux. En ce qui concerne la réforme du secteur des médias, la presse publique est instrumentalisée. Pour la presse privée, j’ai essayé d’aider quand j’étais à l’Uémoa, Ibrahima Fall est venu me voir et j’ai donné une somme de 20 millions F CFA, en ce temps il était le président de l’Assep. J’invite la presse privée à se focaliser de ce qui est structurant, c’est-à-dire les matériels de travail notamment les papiers moins cher pour la presse écrite. Et l’audiovisuelle que les émissions soient diffusées le plus loin possible. Il faut que la presse évite ce que j’appelle la concurrence sauvage et avoir une ligne éditoriale précise. Le gouvernement qui a instauré l’aide publique à la presse, j’en faisais partie. Et nous avons commencé à 200 millions au temps d’Alpha Oumar Konaré”.

Moriba Camara

 

Source:  L’Indicateur du Renouveau

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