Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar refuse de signer l’accord de paix pour le Soudan du Sud trouvé à Khartoum et destiné à mettre un terme à la guerre civile qui ravage le pays le plus jeune au monde. Riek Machar ainsi que d’autres groupes de l’opposition exigent que leurs réserves soient intégrées dans le texte final de l’accord qui a été signé le 5 août à Khartoum. Cet accord prévoit le retour du chef rebelle dans le pays pour occuper l’un des cinq postes de vice-président prévus dans un gouvernement d’unité nationale.
La cérémonie prévue à Khartoum au Soudan avec les différentes parties du conflit au Soudan du Sud ce 28 août n’aura finalement pas lieu. Après leur accord sur le partage du pouvoir, en début de ce mois, les belligérants du Soudan du Sud avaient convenu de poursuivre les négociations jusqu’à la signature d’un accord de paix définitif qui aurait dû avoir lieu aujourd’hui.
Mais les points de discorde sont remontés à la surface. Les opposants ne signeront pas l’accord tant que le texte final ne mentionne pas leurs réserves. Les désaccords portent notamment sur le nombre de régions prévues dans le cadre d’un régime fédéral. Au cas où le désaccord en la matière continuerait durant la période transitoire, un référendum doit trancher sur la question. Mais les opposants sont contre.
« Dernier round »
Riek Machar s’oppose également au mécanisme prévue par l’accord pour l’adoption d’une nouvelle Constitution du pays. « Il n’ y aura pas de paix au Soudan du Sud tant que les opposants ne signeront pas » le document, prévient le ministre des Affaires étrangères soudanais, Ahmed Al-Dierdiry. « Il s’agit du dernier round à Khartoum », avertit-il.
Les précédents accords entre Salva Kiir et Reak Machar avaient conduit vers plus de chaos et de conflits. En 2016, quelques mois seulement après le retour de Riek Machar, alors que les deux hommes étaient réunis au sein du même gouvernement, les combats avaient repris à Juba. L’opposant a été obligé de fuir à pied vers la RDC voisine.
Cette guerre pour le pouvoir débutée en 2013, sur fond des tensions ethniques, a donné lieu à plusieurs accords de paix de courte durée. Le dernier en date remonte à décembre dernier.
Le Soudan, pays médiateur dans ce conflit va maintenant soumettre le document final à l’IGAD. Il reviendra à cette organisation des pays de l’est africain de le discuter à nouveau avec les rebelles pour tenter d’arracher une signature, ce qui ne sera pas une mince affaire.
Selon les observateurs, entre la signature d’un accord de paix global et sa mise en application au Soudan du Sud, il y aura du chemin à faire.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France avaient exprimé leur crainte que l’accord ne soit pas réaliste et pérenne, surtout à la vue du nombre d’échecs des belligérants à organiser la paix dans ce jeune pays.
Après cet échec, les médiateurs soudanais vont soumettre le document aux Etats d’Afrique de l’Est qui œuvrent depuis des mois à concrétiser un processus de paix.
RFI