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Soudan du Sud: le gouvernement prêt à un “cessez-le-feu immédiat”

Le gouvernement sud-soudanais s’est dit prêt à un “cessez-le-feu immédiat” avec les rebelles de l’ancien vice-président Riek Machar, ont annoncé vendredi des dirigeants africains après des jours d’intenses combats dans cette jeune nation.

gouvernement sud soudanais bangui

Mais dans sa première réaction, M. Machar n’a pas pris d’engagement clair sur un éventuel cessez-le-feu.

Réunis en sommet à Nairobi, des responsables de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad), organisation de pays de la Corne de l’Afrique et d’Afrique de l’Est, ont annoncé dans un communiqué “l’engagement du gouvernement de la République du Soudan du Sud à un cessez-le-feu immédiat”.

Ces dirigeants “appellent le Dr Riek Machar et les autres parties à prendre des engagements similaires”.

Toutefois, Riek Machar ne s’est pas engagé clairement. Dans une déclaration au World Service de la BBC, le chef des rebelles a répondu que toute trêve devrait être supervisée, et il a réclamé que le président Salva Kiir libère tous ses alliés actuellement détenus.

“Le cessez-le-feu doit être supervisé. Ma position est qu’un cessez-le-feu doit être négocié de telle sorte qu’un mécanisme soit mis en place pour le superviser”, a déclaré Riek Machar.

“Deuxièmement, j’ai dit aux médiateurs que pour les négociations commencent, il vaut mieux que Salva Kiir libère d’abord les détenus politiques”, a-t-il ajouté.

Sur le terrain, les combats, qui frappent au moins la moitié des dix Etats sud-soudanais, se poursuivaient, les deux parties affirmant chacune de leur côté avoir pris le contrôle d’une nouvelle ville stratégique: Malakal, la capitale de l’Etat du Haut-Nil, riche en pétrole.

Les dirigeants de l’Igad ont enjoint à MM. Kiir et Machar d’entamer un dialogue et de cesser les hostilités d’ici au 31 décembre, faute de quoi ils prendront d’autres mesures non précisées.

MM. Kiir et Machar ont formellement accepté d’entamer des pourparlers, mais sans fixer de date.

Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d’intenses combats qui menacent de dégénérer en guerre civile. Au coeur de ce conflit se trouve une rivalité entre le président Kiir et son ex-vice président, limogé en juillet.

Le premier accuse le second de tentative de coup d’Etat. Riek Machar nie et reproche à Salva Kiir de chercher à éliminer ses rivaux.

Les forces rebelles ont pris en quelques jours le contrôle de capitales régionales comme Bentiu, dans l’Etat pétrolier d’Unité, et Bor, dans celui du Jonglei, reprise par l’armée mardi.

L’Igad, qui avait déjà oeuvré à la conclusion de l’accord entre la rébellion sudiste et Khartoum, qui avait mis fin en 2005 à la guerre civile Nord-Sud et ouvert la voie à l’indépendance de Juba en juillet 2011, a condamné vendredi “toute action défiant l’ordre constitutionnel et l’Etat de droit”.

Meurtres, viols, massacre

Le récent conflit dans la jeune nation, indépendante du Soudan depuis juillet 2011, est alimenté par une vieille rivalité politique qui utilise et exacerbe la dimension ethnique: les Dinka de Salva Kiir contre les Nuer de Riek Machar.

Depuis plusieurs jours, des informations émergent sur des violences entre communautés: meurtres, viols, massacres.

L’ONU a annoncé la découverte d’au moins un charnier à Bentiu, et un bilan sur l’ensemble du pays de plusieurs milliers de morts. Selon elle, plus de 120.000 personnes ont été déplacées depuis une dizaine de jours.

“Ce conflit, qui était d’abord un conflit politique, a dégénéré en une confrontation armée et prend maintenant un caractère tribal, ce qui peut déchirer le tissu social du pays et menacer les institutions de l’Etat”, s’est alarmé vendredi le directeur du département Paix et Sécurité de l’Union africaine, El Ghassim Wane, dans un entretien à l’AFP.

Le sommet de l’Igad est le dernier effort diplomatique en date de la communauté internationale (ONU, Etats-Unis, pays africains, Chine) pour tenter d’enrayer la crise sud-soudanaise.

Les Etats-Unis, parrains de l’indépendance en 2011 et principal soutien politique et économique du pays depuis, ont réaffirmé jeudi à l’adresse des deux rivaux que leur aide cesserait en cas de coup de force militaire.

Les Nations unies, dont le secrétaire général Ban Ki-moon a menacé mercredi de sanctions les responsables d’exactions, tentent d’envoyer d’ici à la fin de la semaine des renforts de Casques bleus au Soudan du Sud.

L’ONU, débordée aux premiers jours des combats, a décidé d’envoyer 6.000 Casques bleus supplémentaires et des moyens aériens afin de mieux protéger les civils venus se réfugier dans ses bases par dizaines de milliers.

Ce renfort portera à 12.500 le nombre de soldats de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss).

Les premiers renforts de l’ONU, un contingent de 72 policiers du Bangladesh, sont arrivés sur place vendredi, a annoncé à New York un porte-parole de l’ONU.

En raison des combats, le Soudan a commencé vendredi à évacuer ses ressortissants se trouvant au Soudan du Sud depuis la ville de Bentiu, capitale de l’Etat d’Unité, a annoncé l’agence de presse Suna.

SOURCE / AFP

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