L’armée sud-soudanaise a repris aux rebelles la ville de Bentiu dans l’État d’Unité, au nord du pays, ce vendredi 10 janvier. Cette victoire survient alors que les négociations autour d’un cessez-le-feu sont toujours bloquées. Salva Kiir a par ailleurs lancé une grande opération de mobilisation afin de contrer les forces rebelles de l’ancien vice-président Riek Machar.
Bentiu n’aura pas résisté longtemps aux troupes de l’armée régulière lancées à la reconquête de la ville. Ce vendredi en milieu d’après-midi, le général James Koang Chol qui commande les forces rebelles dans l’État d’Unité confirmait s’être replié à environ cinq kilomètres de la ville, après d’intenses tirs d’artillerie.
Le général rallié à Riek Machar, qui s’était autoproclamé gouverneur de l’État d’Unité, affirme avoir été attaqué à la fois par des éléments de la SPLA, l’armée sud-soudanaise, venus de la ville de Malakal, ainsi que par des milices venues de l’ouest, les mêmes qui, jeudi, avaient pris le comté de Mayom.
La prise de Bentiu est la première bonne nouvelle pour le camp du président Salva Kiir depuis que Bor est retombée aux mains de ses adversaires fin décembre. Le président du Sud-Soudan a par ailleurs lancé une mobilisation générale dans les États de l’Équateur. Trois mille vétérans de l’armée ont ainsi rejoint Juba et, selon des cadres militaires, des milliers d’autres seront mobilisés dans les prochains jours.
La guerre ne semble donc pas sur le point de se calmer malgré les inquiétudes des pays voisins. L’ONU, qui a recensé 230 000 déplacés internes et 43 000 réfugiés dans les pays voisins, estime que le nombre de personnes déplacées ou réfugiées hors des frontières pourrait atteindre un demi-million d’ici le mois d’avril.
rfi