« Le singe ne changera jamais sa façon de s’asseoir », a-t-on coutume de dire sous nos cieux. Malgré que l’opinion africaine ait très mal accueilli sa première décision de convoquer unilatéralement les cinq Chefs d’Etat du G5 Sahel, les sommant d’aller « clarifier leur position » face à un possible maintien des Forces de l’Opération Barkhane au Sahel, le Président français, Emmanuel Macron, a reporté ledit Sommet à une date ultérieure sans nullement se soucier de l’ agenda de ses homologues africains.
A titre de rappel, c’est par voie de presse que les présidents des pays de l’espace G5 Sahel, ont appris leur fameuse convocation par Emmanuel Macron, quelques jours après la mort des 13 soldats français au Nord du Mali. Cette tragédie a soulevé un tollé au sein de l’opinion publique française dont une bonne partie a exigé le « retrait immédiat » des troupes Barkhane du Sahel. C’est ainsi que Macron, dans un élan d’arrogance sans commune mesure, convoquera des chefs d’Etats souverains au même titre que la France, comme s’ils étaient des « captifs » dont le président français pouvait disposer selon son bon vouloir.
Cette attitude condescendante qui, à son tour, a soulevé une vive indignation au sein de l’opinion publique africaine, a irréversiblement ouvert un boulevard à des manifestations anti-françaises dont les germes s’étaient déjà éparpillés un peu partout sur le continent et dont une plus forte dose dans les pays directement concernés par l’arrogante convocation de Macron. Spécifiquement, quant au peuple malien, il n’a guère caché sa désapprobation face à une éventuelle réponse favorable du Président IBK à l’insolente sommation d’Emmanuel Macron.
Cependant, en dépit de tout ce tumulte, le même président français, manifestement imbu de sa personne, s’est aussi permis de reporter unilatéralement le Sommet dit de « clarification », initialement prévu pour le 16 décembre dernier. En raison des 71 soldats nigériens tués, le 12 décembre, dans une attaque jihadiste, le méprisant président français, sans aucune voie consultative des différents agendas des 5 Chefs d’Etats des pays du G5 Sahel, s’est encore permis de fixer une seconde date (le 13 Janvier 2020) pour le fameux Sommet de « clarification » auquel il tient tant pour, à tout prix, montrer son hégémonie sur ces 5 Etats.
En revanche, à quand le tour de Macron, de clarifier sa propre position vis-à-vis des questions de souveraineté concernant les pays africains, en particulier, ceux qui croupissent encore sous l’emprise monstrueuse et déshumanisante des intérêts géostratégiques de la France ?
Moulaye DIOP
Source : Le Point du Mali