Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

SOCIETE : Le henné artificiel ou “indoudiabi”, un danger pour la santé

De nos jours, le henné traditionnel, encore appelé ‘’farafindiabi’’, est en voie de disparition face à la rude concurrence du henné artificiel communément appelé “Indoudiabi’’. Ce produit est pourtant fortement déconseillé par les dermatologues pour ses conséquences fâcheuses sur la peau.

Il est 10 heures au grand marché de Bamako, la place des spécialistes du henné est bondée. Plusieurs clientes sont en attente, assises à même le sol, pendant que les spécialistes s’affairent avec d’autres déjà installées. Fatoumata Samaké, praticienne de tatouage avec du henné artificiel, nous fait savoir qu’il y a deux catégories de henné (Indoudiabi): l’une de mauvaise qualité et pas chère car et elle se vend sur le marché entre 100 et 200 FCFA. Une seconde catégorie, supposée être de meilleure qualité, cédée à 7500 F dans les magasins de produits cosmétiques et les salons de beauté ou chez des détaillants.

Fatoumata Samaké reconnait que de plus en plus le henné traditionnel est abandonné au profit du henné artificiel importé de la Chine. “Les femmes raffolent ce henné parce qu’il est facile à utilise. Il est moins salissant et sa pose sur la peau est très rapide. Comme à Bamako, tout le monde est pressé, donc c’est l’indoudiabi qui est largement utilise”, confie la tatoueuse. La professionnelle nous confie que grâce à ce métier, elle gagne 25000f par jour. En période creuse, elle se contente du minimum de 10.000 FCFA.

Elle explique que le tatouage sur les deux mains est facturé à 1000f et même plus, en fonction de la complexité du modèle et les deux pieds font 2500f. A côté d’elle, un album photos contenant des modèles de tatouages est mis à la disposition des clients. Ces clients sont le plus généralement des femmes mariées et des jeunes filles. Quelques rares fillettes et même certains jeunes garçons se font des tatouages pour ressembler aux rappeurs. Dans le brouhaha au stand des tatoueuses, Coulibaly Aminata, une cliente confie que son mari aime voir des tatouages. “Donc, pour le séduire, je me tatoue chaque fois”, précise-t-elle. Elle ajoute que de nombreuses clientes comme elle préfèrent l’indoudiabi au « Farafindiabi » car le henné artificiel est plus rapide contrairement au henné traditionnel. Vendu au marché à 500f en détail et 5000f le paquet, Ousmane Dramé, grossiste de henné artificiel, explique que ce produit vient de Doubaï et de la Chine. Selon lui, actuellement, il y a une nouvelle version sur le marché, à la mode.

On l’appelle « rougini ». Elle est vendue à 4000f le paquet et 500f par détail. C’est un business florissant car, il en vend une douzaine de paquets par jour. Cependant, ni les vendeurs ni les praticiennes encore moins les clientes ne savent de quoi est fait le henné artificiel. Fatoumata Samaké nous rassure qu’il est sans danger pour la santé. Parce que depuis qu’elle a commencé ce métier, il y a des années, elle n’a jamais appris qu’un client a eu des problèmes à cause du henné artificiel. Ce n’est pas l’avis de la Dermatologue du centre de santé de référence de la commune I du district de Bamako, Macalou Fatimata Yattara. Elle a une toute autre lecture du produit. La spécialiste explique que le henné artificiel n’est autre chose que du henné naturel ou traditionnel auquel il est ajouté des composants chimiques hautement nocifs.

Elle affirme que ce produit est très souvent source d’Eczéma (atteinte cutanée soignée en dermatologie). Dr. Yattara soutient avoir eu à traiter plusieurs cas de complication de la peau, causés par ce produit.

Elle informe également que certaines peaux n’y sont pas allergiques et selon elle, ce sont ces personnes qui trompent la vigilance des autres femmes. “Tout le monde doit s’en méfier. Puisque toute chose qui est composée d’artifice est un danger pour la santé et plus précisément ce produit chimique’’, conseille la praticienne. Aussi, ajoute-t-elle qu’il est préférable d’utiliser du henné naturel qui est sans danger.

Sanata Goita

Source: Azalaï Express

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance