Le Syndicat des travailleurs du Mali ( SYTRAIL), a animé un point de presse, ce lundi 24 décembre 2018 à la gare ferroviaire de Bamako. L‘objectif de cette rencontre avec les hommes de média consistait à faire le point des six jours de la grève de la faim des cheminots. C’était en présence du secrétaire général du SYTRAIL, M. Mahamane Thienta, et plusieurs cheminots.
<< Nous n’avons vu aucune autorité durant nos six jours de la grève de la faim>> a dit le secrétaire général du SYTRAIL, M. Mahamane Thienta. Selon le syndicaliste M. Thienta, les cheminots sontà leur sixième jour hors de leurs familles bravant moustique, fraîcheur de la gare ferroviaire de Bamako en attente de leur droit sacré: les 9 mois de salaire . Six jours après, indique t-il ,aucune autorité n’a rendu visite aux cheminots grévistes pour décanter la situation plus qu’alarmante. Ce qui dénote la mauvaise foi, le mepris, l’inconscience de nos plus hautes autorités qui se moquent de lavie des plus miséreux et des plus nécessités du pays.
L’on se rappelle, lors de l’annonce de la grève de la faim des cheminots après 9 mois sans salaire, le gouvernement du Mali, à travers le ministre de l’équipement et des transports, avait demandé aux cheminots la suspension du mot d’ordre de grèvealléguant que celui-ci ( gouvernement) aurait déjà pris des dispositions pour mettre les travailleurs dans leurs droits. L’offre proposée à cet effet, était le payement de seulement deux mois de salairesur les neuf mois reclamés par les cheminots grévistes. Une proposition, visiblement, restée sans suite, auxdires du conférencier principal, et qui grandit de jour en jour , le pessimisme au sein des cheminots grévistes. << Nous n’avons même pas l’assurance d’avoir ces deux mois d’arrièré de salaires comme annoncés par le gouvernement>> a martelé Mahamane Thienta.
Face à cette inertie et l’indifférence de nos plus hautes autorités, le syndicat des travailleurs du rail SYTRAIL, à travers son secrétaire général, menace d’accentuer la pression. << Si l’Etat ne réagit toujours pas, nous ferons venir toutes nos familles ici à la gare à partir de demain ( mardi) et nous allons tous mourir de faim ensemble>> a prévenu M. Thienta.
Au cours de ce point de presse, les membres du SYTRAIL, ont donné les échos de leurs confrèresdes autres localités du rail. A leurs dires, le mot d’ordre de grève est respecté par tous les cheminots du Mali de Diboli à Bamako. Pour preuve, avant le début du point de presse, un cheminot de Kati, du nom de Moussa Sissoko, a parcouru 18 km à piedpourrejoindre ses collègues grévistes. << Il fait cesacrifice chaque jour>> nous a t-on dit. Ies cheminots ont également dit avoir reçu le message de soutien de leurs camaradessyndicalistes du raildu Burkina Faso, de la Corée, du Sénégal, de la Côte-d’Ivoire et ainsi que plusieurs syndicats du Mali.
Avant la fin de ce point de presse, les cheminots ont réaffirmé toutes leurs reconnaissances envers les personnes de bonne volonté qui leur ont manifesté leurs soutiens, avant d’interpeller le Haut ConseilIslamique du Mali, l’église Catholique et protestante, la société civile, la famille fondatrice de Bamako et Cheik Chérif Ousmane Madani Haidara, à s’impliquer pour une issue favorable à cette crise dramatique.
Boubacar Kanoute.
Source: figaromali