Lundi 1er juillet 2019, le bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies, OCHA Mali, a publié sur son site un communiqué de presse pour inciter urgemment à l’action au centre du Mali.
Sur 296 millions de dollars recherchés par les acteurs humanitaires à travers leur Plan de réponse humanitaire, au début de l’année 2019, seuls 7,5 millions ont été mobilisés jusqu’ici. Or, la situation humanitaire ne fait qu’aggraver dans la cinquième région du Mali. Chose qui fait augmenter les besoins humanitaires.
Dans son communiqué de presse du lundi 1er juillet 2019, OCHA Mali, déplore le niveau atteint par les violences dans cette région. « Les violences liées aux conflits ont atteint un niveau de sévérité jamais égalé dans le centre du pays et font payer un très lourd tribut aux enfants, aux femmes et aux hommes affectés », lit-on dans ledit communiqué, dans lequel on nous précise que depuis janvier, le nombre de civils morts suite aux attaques s’élève à 600. S’agissant des déplacés à cause de ces atrocités, le nombre a quadruplé notamment dans les régions de Ségou et Mopti entre mai 2018 et mai 2019. Selon OCHA Mali, le nombre de déplacés est passé de 18 000 à 70 000, en mai 2019.
« De nombreux villages se sont presque vidés de leur population et la vie de milliers de civils est en danger dans les zones de conflits. Pour éviter que le pire se produise, je lance un appel pressant à tous les acteurs pour mettre fin à l’escalade de la violence afin d’assurer la protection des civils et le
rétablissement de la cohésion sociale dans le centre », rapporte-t-on les propos de Mme Mbaranga Gasarabwé, coordonnatrice humanitaire pour le Mali, dans ce communiqué.
La paralysie des services sociaux de base, notamment l’éducation et la santé, due à ces conflits, est également passée en revue dans ce document. Parmi les 926 écoles fermées, 65% sont de la région de Mopti où plus de 179 000 enfants restent sans éducation à cause de l’insécurité. Quant à l’accès aux services sociaux de base, OCHA indique la peur des populations de se déplacer pour éviter d’être victimes de violences.
« L’insécurité alimentaire est un autre défi qui affecte le centre », précise-t-on. Dans la seule région de Mopti, plus de 924 000 personnes parmi les 3,8 millions sont touchées par le manque de vivres. C’est raison pour laquelle, Mme Mbaranga Gasarabwé invite :« L’heure est au renforcement immédiat des opérations urgentes humanitaires combinées aux actions de relèvement et de stabilisation, dans un environnement sécurisé avec un tissu social cohésif. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités nationales et régionales dans les localités où des besoins sont identifiés. »
Avertis de tous ces problèmes, le bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies et ses partenaires ont lancé au début de l’année 2019, un Plan de réponse humanitaire. Mais le taux de réalisation de ce plan reste insatisfaisant parce que la mobilisation n’est pas à hauteur de souhait. Elle est de l’ordre de 25%. Selon Mme Katy Thiam, chargée de l’information publique à OCHA Mali, « Seul un dollar sur 4 recherchés est mobilisé à la fin du premier semestre de l’année dans un contexte marqué par l’augmentation et la sévérité des besoins humanitaires. Des ressources financières additionnelles sont immédiatement nécessaires pour ne laisser personne de côté et éviter que la situation humanitaire actuelle déjà très préoccupante ne se transforme en catastrophe. »
Quant aux raisons permettant d’expliquer ce retard dans la mobilisation des fonds, la chargée de l’information publique nous fait comprendre que l’assistance est fonction des ressources disponibles. « Avec seulement un quart des fonds reçus, on peut estimer qu’un quart des besoins des 2,3 millions de personnes ciblées par les partenaires humanitaires à travers le plan de réponse humanitaire, parmi les 3,2 millions de personnes dans le besoin, sont couverts », précise-t-elle.
Rappelons que l’OCHA Mali est une coordination humanitaire au Mali depuis 2012. Il a un bureau à Bamako, des sous-bureaux à Gao, Tombouctou et Mopti. Il mène des missions d’appui à Ménaka et Kidal.
F. TOGOLA
Le Pays