Le Comité Syndical de l’Hôpital de Dermatologie de Bamako Ex (CNAM) et le Collectif des Associations des Malades blanchis de la Lèpre ont organisé le samedi 02 octobre 2021, à l’institut Marchoux, une conférence de presse. L’objectif était d’informer les malades et le public sur la situation des 24 hectares objet de titre foncier N°180 sis à kalabambougou.
Goulou Moussa Traoré, le Président de l’Association des Malades blanchis de la Lèpre a ouvert la conférence en se prononçant sur la situation des 24 hectares accordés à titre de faveur par le conseil des ministres extraordinaire depuis 2001. « Nous avons fait deux ans de réunion avant d’obtenir ces hectares, ils nous ont été donnés dans le but d’agrandir l’Hôpital et pour que les malades puissent avoir des terrains en leurs noms. De ce fait, nous avons fait une liste des bénéficiaires qui a été déposée à la mairie de la commune 4 qui a ainsi donné les papiers des lieux aux 1430 personnes qui devraient en bénéficier. Et jusque-là les lépreux de l’institut Marchoux n’ont pas accès à leurs parcelles alors qu’ils ont en leurs possessions un titre foncier au nom de l’Hôpital de Dermatologie de Bamako. La plus grande difficulté à laquelle nous sommes confrontée est que ces parcelles sont en train d’être occupées illégalement », a indiqué M. Traoré.
Cependant, depuis 2002 il y avait 30 maisons sur les lieux, construits par des personnes qui n’ont aucun papier. De ce fait, dans la lettre circulaire N° 0702 du 26 novembre 2020, le Maire de la commune IV du district de Bamako a adressé une demande au chef d’Etat-major de la Garde Nationale qui faisait objet d’une mise à disposition d’agents de la garde nationale pour sécuriser l’équipe en charge des travaux d’exécution de la décision N°004/JGT du 16 janvier 2012, relative à l’expulsion et la démolition des occupants des 24 hectares du Titre Foncier N°180 sis à Kalabambougou. En outre, nous constatons également dans la lettre N°0179 du 03 décembre 2020 du ministère des Affaires Foncières et de l’Habitat, l’ordre d’arrêter tous agissements du CNAM à l’exécution de la décision d’expulsion de démolition contre certains habitants de Kalabambougou signé par le Secrétaire Générale dudit Département, Imirane Abdoulaye.
Malgré avoir fait 10 procès tous remporter, les malades du CNAM sont sur le point d’être expropriés de leurs terres. « Cette lutte a commencé depuis 2008 jusqu’à nos jours », nous apprends Goulou Moussa Traoré. Par ailleurs, selon Sidiki Djiré, le Secrétaire Générale du Comité Syndicale de l’Hôpital Dermatologique de Bamako, « la mairie est complice et c’est une honte pour l’administration territoriale de ne pas avoir exécuté les décisions de la justice. Pour lui, il y a un réseau de voleurs et il faut que ce comportement qui existe au sein du domaine soit cassé. C’est en 2014 que la première démolition et d’expulsion des habitants illégaux avait fait objet de débat. En ce temps, Moussa Mara était Premier ministre et Mohamed Bathily, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme ».
Le Syndicat du Comité défendant le droit des lépreux accuse ainsi ces deux personnes d’une force de lois et d’avoir détournés les décisions de la justice. En effet, selon leurs dires Moussa Mara aurait construit un siège pour son partit « Yelema » sur les parcelles de Kalabambougou. De même, certaines malades victimes se sont également prononcés sur la situation à savoir Sékou Traoré, Adama Ballo et Yaya Diarra. Tous ont exprimé leurs déceptions et évoquent la justice. Selon les conférenciers, les responsables des domaines sollicitent un nouveau partage des 24 hectares en 3 parties, accordant 2 hectares à la mairie de la Commune IV, 3 hectares pour l’Hôpital de Dermatologie et les 19 hectares restants pour l’Association « Siguida Ton » de Kalabambougou et l’union de certaines Associations. Cette répartition est jugée injuste par le Syndicat, celui-ci refuse catégoriquement cette décision car ces parcelles ont été entièrement accordées en guise de don au CNAM pour héberger les malades lépreux. Ils interpellent le Gouvernement de la transition pour que justice soit faite, « ces Malades sont sans défense, de ce fait, on doit leur accordé ce qui les reviennent de droits », tels sont les derniers mots des conférenciers.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source: LE PAYS