Depuis des lustres l’inextinguible problème d’eau et d’électricité est le navrant quotidien du citoyen malien. Si les populations s’adaptent tant bien que mal aux inexorables délestages d’électricité, les tracas de la pénurie d’eau est une équation presqu’impossible à résoudre. La population de Sirakoro Meguetana semble condamnée à ne pas sortir de cette ornière.
En effet, les habitants de ce vaste quartier populaire de la Rive Droite de Bamako ont toujours été en butte à ce problème récurrent de carence en eau potable. Les prédispositions naturelles et géographiques de certaines zones rocheuses de cette localité ne favorisent pas l’accès à l’eau par l’entremise des puits, et cela dans un quartier connu pour l’extrême pauvreté de la majorité des foyers qui le composent.
Selon un autochtone de Sirakoro Meguetana, au début de l’année 2000, le quartier n’avait déjà rien de plus enviable qu’un mode de vie désertique car tous les puits à l’approche du mois de mars s’asséchaient à l’exception d’un seul point d’eau intarissable. Il fallait donc être à l’affut pour se procurer un seau d’eau pour les besoins domestiques.
Aujourd’hui, à en croire toujours les mêmes témoignages, le problème s’est atténué de façon significative grâce notamment à l’action des pouvoirs publics pour remédier au problème et à l’emménagement dans le quartier de familles assez opulentes pour drainer le robinet ou se doter d’un forage.
Par ailleurs, dans certains secteurs du quartier comme la cité ASECNA D4, une extension de Sirakoro Meguetana, la pénurie d’eau demeure toujours d’actualité. La faute à l’inaptitude patente de la SOMAGEP (Société malienne de gestion de l’eau potable) qui n’arrive pas à fournir à assurer convenablement la desserte. Un client de la SOMAGEP habitant dans ladite zone confie avoir déboursé 1 400 000 francs CFA pour s’octroyer le service de la société mais depuis février une seule goutte d’eau n’a encore instillé de son robinet. Grande est la colère de bon nombre d’autres résidents de la cité ASECNA D4, qui se disent tout aussi ahuris devant la peine qu’éprouve la société étatique pour assurer la distribution d’eau potable dans une localité de la capitale qui n’est nullement un ermitage. Et de s’insurger contre l’acceptation de la SOMAGEP de contracter avec la clientèle sans s’assurer de sa capacité à combler leurs attentes.
La triste vérité est que chaque jour ces pauvres citoyens, privés d’un de leurs besoins et droits fondamentaux qui est l’accès à l’eau potable, se voient contraints à payer des distributeurs d’eau dont la barrique coute environ 500 franc CFA ou plus alors qu’ils disposent des compteurs SOMAGEP.
Un jeune étudiant habitant dans la cité ASECNA D4, interrogé sur le sujet, implore le directeur de la SOMAGEP pour trouver une solution adéquate à leur problème si tant il est que «l’eau c’est la vie» comme l’affirme la société elle-même.
En définitive, la SOMAGEP doit se mettre à l’œuvre pour juguler l’affligeante pénurie d’eau potable qui est mal perçue par beaucoup de citoyens, dont les cris du cœur ne cessent de retentir d’un foyer à l’autre. Si possible elle doit réaliser le projet avorté du président déchu, Ibrahim Boubacar Keita, en l’occurrence le programme d’urgences sociales présidentiel d’accès à l’eau et à l’énergie, qui permettrait aux foyers à faible revenu de disposer de l’eau potable jusqu’à domicile.
Ousmane T Diakité
Source: Journal Le Témoin- Mali