Dans le but de concrétiser la redevabilité des sociétés minières pour l’autonomisation économique des femmes dans la commune de Sanso et de Domba, le Comité d’Appui pour le développement de la jeunesse (CADJ), financé par l’ONG Suédoise Diakonia a pu trouver un cadre de partenariat qui liera désormais la Société minière Morila SA aux collectivités de Sanso et de Domba, sous sa tutelle. La signature du protocole a eu lieu dans la salle de conférence de la sous-préfecture de Sanso, le 19 Août dernier, sous la présidence du Sous-prefet, Traoré Fatou Traoré.
Etaient présents à cette cérémonie, en plus du Directeur Exécutif du CADJ : Aliou Haïdara, le Directeur de la société minière Morila SA : Drissa Arama, le représentant pays de l’Ong Diakonia : Noufou Sanogo, le Maire de Domba : Cheick Abou Diarra, le Maire de Sanso : Sambou Mariko, Madame le sous-préfet de Sanso : Mme Traoré Fatou Traoré, des chefs de villages et plusieurs femmes bénéficiaires de la zone.
Ainsi, les différentes parties signataires s’engagent à mener des actions pour l’autonomisation économique des femmes de 6 villages de la commune de Sanso ( Sanso, Falani, Zambougou, Fingola et Morila) et du village de Domba.
Pour le CADJ, il s’agira dans un premier temps, d’assurer les formations thématiques concernant les techniques de maraichage, d’embouche ovine, de commercialisation, de gestion administrative et financière et de fabrique de savons à base de karité. Ceux-ci concerneront les femmes des villages de Sanso, Falani, Zambougou, Sokéla et Fingola. Dans un deuxième temps, il y aura l’appui et l’organisation des femmes de ces villages cibles du programme dans la commercialisation des produits issus de leurs activités. Il y aura aussi l’établissement, avec la Mairie de Sanso des critères des choix des femmes bénéficiaires des planches dans le cadre du maraichage ; le financement du sous projet pilote d’embouche ovine au profit des femmes du village de Fingola et Morila. Le CADJ assurera également le suivi des activités des groupements féminins des 7 villages prévus dans le plan d’action commun.
Pour le société des mines d’or Morila SA, les défis sont énormes : l’aménagement des parcelles pour le maraichage des groupements de femmes des villages de Sanso, Fingola, Morila et Domba et pour la culture du riz des femmes des villages de Fingola et Morila ; fournir les semences, au départ, pour les groupements de femmes des 4 villages précités ; fournir aux groupements de femmes des villages de Sanso, Fingola, Morila et Domba les matériels nécessaires pour l’exécution correcte de leurs activités ; construire des points d’adduction d’eau au bénéfice des groupements de femmes de trois quartiers du village de Sanso (Syena, Noumoula et Tiorila) ; assurer les formations des femmes ; former les femmes productrices de riz des villages de Fingola et Morila ; former et équiper les femmes de la commune de Sanso en couture et enfin, assurer le suivi des femmes transformatrices des produits locaux des villages de Sanso, Fingola, Morila et Domba.
Et pour les communes de Sanso et Domba, les différentes Mairies s’engagent à : mettre les parcelles à la disposition des groupements des femmes de Zambougou, Falani, Sokéla et Domba ; fournir des semences de maraîchage aux villages de Falani, Zambougou et Sokela ; réaliser des points d’adduction d’eau au bénéfice des groupements de femmes des villages de Falani, Zambougou, Sokéla et Domba ; fournir des matériels aux femmes des villages de Sokela, Zambougou et Domba ; Appuiyer le CADJ dans presque tous les domaines.
A noter que la durée du présent protocole est de 6 mois : de juillet à Décembre 2017.
La cérémonie de signature
Ce Samedi, 19 Août sera inscrit dans les annales des populations de Sanso et Domba, car, cet acquit constitue le point de départ d’un développement sans précédent.
Ainsi, dans son intervention, le Directeur exécutif du CADJ, Aliou Haïdara a fait le point de la situation et a invité tous ses partenaires à respecter strictement les clauses de ce protocole d’accord dans l’intérêt supérieur des populations des communes de Domba et Sanso.
« Dans la région de Sikasso, notre première maladie est la mauvaise alimentation de la population. Il y a beaucoup à manger, mais la qualité n’est pas au rendez-vous. Dans les zones minières, l’Agriculture n’a pas de force et les gens n’y investissent pas. Si certaines bonnes volontés viennent nous appuyer dans ce sens, nous nous en-réjouissons et nous leur remercions vivement », dixit Sambou Mariko, Maire de Sanso. Il poursuit : « Je recommande aux femmes de prendre ce projet à bras le corps. Les mines vont quitter notre zone bientôt et il ne nous restera que ce que nous savons produire pour nous nourrir », a-t-il fait savoir.
Le Maire de Domba, Cheick Abou Diarra a, quant à lui donné une bonne leçon d’analyse de la situation : « Nous sommes dans un pays pauvre et la gestion de nos maigres ressources nous pause d’énormes problèmes. Sinon, la réalisation de ce protocole d’accord ne doit pas être un souci sur le plan financier et technique. Il s’agira simplement de former et de faire un bon résultat sur le terrain ».
« Les ressources des mines doivent contribuer au développement et à l’épanouissement de la population. C’est dans cette optique que le CADJ et Diakonia se sont donné la main pour garantir l’épanouissement et le développement des femmes de Sanso et Domba », dixit Noufou Sanogo, représentant pays de l’ONG Suédoise Diakonia. Il poursuit en lançant un appel : « Que chacun ici soit garant de la réussite de ce programme ».
Drissa Arama, Directeur de la société minière Morila-SA est sans équivoque : « Nous continuerons à travailler avec les populations afin de promouvoir l’économie rurale et le développement durable », a-t-il lancé, d’entrée de jeu. « Ce partenariat garantira l’autonomisation économique des femmes », dira-t-il par la suite.
« J’invite tous les acteurs à donner la main à l’ONG CADJ pour relever les défis de l’autonomisation des femmes et du développement communautaire », a lancé Mme Traoré Fatou Traoré, sous-préfet de Sanso avant de déclarer ouvert les travaux de signature du protocole d’accord.
Après la séance de signature, la cérémonie de clôture a été riche en interpellations et en conseils. Ainsi, Drissa Arama a donné le ton : « Nous sommes prêts à vous aider pour que vous fassiez sortir vos communes de l’ornière ».
« Je vous invite à plus de créativité, à plus de courage, etc. », a conclu le sous-préfet Traoré Fatou Traoré.
Alfousseini Togo
Le Canard de la Venise