Conformément à l’article 65 de la Constitution de notre pays, la session d’avril de l’Assemblée nationale a été ouverte, lundi dernier, en présence du Premier ministre, Modibo KEITA, et des membres du gouvernement. Au menu de cette session, une soixante de textes, des rapports seront soumis à l’appréciation de l’Assemblée nationale. Parmi lesquels, figurent notamment les dossiers de mise en accusation de l’ancien Président de la République, Amadou Toumani TOURE, et l’examen du rapport de la Commission d’enquête sur les événements de mai 2014 à l’occasion de la visite du Premier ministre, Moussa MARA à Kidal.
Le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka SIDIBE, à l’entame de son discours, a présenté ses condoléances à la famille du regretté, honorable Sidy FOMBA, élu à Barouéli.
Il a relevé que cette session s’ouvre dans un contexte difficile pour le pays marqué par la quête de solutions durables à certaines préoccupations nationales liées à la question sécuritaire et à celle de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Selon lui, en matière sécuritaire, il est inutile de rappeler que le temps n’est malheureusement pas l’allié de notre pays.
« La situation reste préoccupante. Au moment où nos populations aspirent le plus à une vie paisible pleine de promesses, l’on assiste à une recrudescence de l’insécurité à travers le pays », a regretté le président Issiaka.
S’agissant de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, il a renouvelé la gratitude de l’Assemblée nationale à la République algérienne, à l’équipe de négociations, aux pays amis et à l’ensemble de la Communauté internationale qui ont été d’un appui important pour le Mali à la recherche de la paix.
Le président de l’AN a insisté à exhorter ces acteurs à poursuivre ces efforts jusqu’au bout à travers notamment le respect de tous les engagements auxquels ils ont souscrit en vue d’aboutir à la paix tant recherchée par le gouvernement du Mali.
Déjà, a-t-il noté : « Des efforts louables sont, certes, en train d’être fournis conformément au nouveau chronogramme de mise en œuvre élaboré par le Comité de Suivi de l’Accord, cependant, le rythme doit être accéléré. Il y va de la paix et de la quiétude tant réclamées par nos paisibles populations ».
Il a également, à cette occasion, réitéré ses félicitations et encouragements au gouvernement pour ses efforts multiformes en vue de la satisfaction des préoccupations légitimes des populations, conformément aux orientations du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA.
Le président de l’institution de Bagadaji, Issiaka SIDIBE, a indiqué que la présente session s’annonçait bien remplie avec plus d’une cinquantaine de propositions et de projets de loi inscrits à l’ordre du jour. Il a surtout insisté que cette session d’avril devrait se pencher sur les rapports de la Commission ad hoc de mise en accusation de, l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, et le rapport de la Commission d’enquête sur les événements de Kidal. Ces dossiers trainent, depuis plusieurs mois, sur la table des élus de la Nation.
Au cours de cette session, ajoutera-t-il, les députés seront également éclairés sur les travaux des parlements régionaux et sous régionaux, à travers des comptes rendus de sessions présentées par les députés maliens membres. Ils seront en outre, informés des résultats des visites de terrain effectuées par les différentes Commissions générales dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale.
Concernant la diplomatie parlementaire, le président Issiaka SIDIBE notera que l’institution a remporté de nombreux succès avec des alliances nouées avec certains partenaires.
« Deux autres succès d’envergures que je voudrais rappeler ici, avec fierté, sont sans conteste la désignation du Mali pour abriter la 12e Conférence de l’UPCI (Union parlementaire des États membres de la conférence islamique) prévue en 2017 et la 24e Assemblée régionale de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), prévue dans deux mois, soit en mai 2016, ici à Bamako. Cette Assemblée régionale de l’APF est un événement d’importance majeure pour notre pays, car elle constitue un gage de soutien et de solidarité de l’ensemble de la famille francophone de notre continent à nos efforts de normalisation, de réconciliation, de lutte contre le terrorisme et pour la consolidation de la paix », s’est réjoui l’honorable, Issiaka SIDIBE.
Issiaka Sidibé: conseils ou menaces ?
Lors de la cérémonie solennelle d’ouverture de la session d’avril, ce lundi, le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka Sidibé, est sorti de ses gongs, pardon a perdu patience. Objet de sa diatribe cinglante ? Les hommes de presse qui ne cessent de titrer sur lui et « d’autres personnalités ».
Contre ce qu’il appelle « lynchage », le président de l’Assemblée nationale appelle-t-il à la vindicte ? En tout cas, pour une protestation amicale, ce fut un coup de Jarnac qui aura été accueilli dans la profession avec beaucoup de surprises, voire d’indignations. Voici ce qu’il a dit :
« Nous assistons quotidiennement dans la presse écrite et audiovisuelle, surtout celle dite libre ou privée, à des atteintes graves à l’honneur, à la dignité et à la réputation des personnalités publiques et privées, à des incitations à la violence ou même à la haine. Des excès qui sont totalement en déphasage avec le rôle que ces organes doivent jouer dans une société démocratique. Nous décrions donc haut et fort ces dérives médiatiques du monde de la presse.
Je veux tout simplement rappeler, ici, à tous les hommes de médias qu’ils constituent l’un des socles de la démocratie et que cette situation de lynchage médiatique gratuite à laquelle se livrent certains d’entre eux ne les grandit aucunement. Il urge donc que chacun revienne à l’orthodoxie professionnelle en la matière, en respectant scrupuleusement la déontologie qui sied au métier de journaliste ».
Dont acte.
Si chacun s’occupait de sa chacune, les vaches républicaines seront bien gardées.
Par Sikou BAH
Source: info-matin